Le rôle de la Chambre nationale et les chambres de wilayas de commerce et d'industrie était au centre des débats de l'émission radio "Le rendez-vous de l'économie" diffusée mardi soir sur les ondes de la Chaîne III. Ces organismes de représentation des intérêts des entreprises et des commerçants rencontrent aujourd'hui des difficultés à accomplir leur mission en terme d'animation et d'information économique. Ainsi donc, M. Mustapha Koreichi représentant de la Caci et M. Zoheir Benslim président de Anexal ont pris part au débat pour tenter de trouver des solutions adéquates pour lesdits organismes.Le débat a été centré essentiellement sur l'annonce faite par M. M. Ibrahim Bendjaber, président de la Caci portant sur le nouveau statut qui est au stade d'avant-projet concernant les propositions des chambres de commerce pour renforcer davantage leur rôle et pouvoir ainsi se redéployer. M. Koreichi a tout d'abord résumé les missions des desdites chambres, à savoir proposer des services d'appui aux entreprises, organiser des salons, informer les entreprises et les orienter. Alors que ces mêmes chambres devraient être des interlocuteurs pour les investisseurs étrangers pour leur faire connaître le marché algérien. Le rôle doit s'étendre sur l'accompagnement des investisseurs. Le problème fondamental, selon M. Koreichi est le fonctionnement de ces chambres actuellement. Il y a aussi le manque de moyens, à savoir le financement et la gestion ; les chambres sont gérées conformément aux statut de 1996 qui n'est plus d'actualité, ce qui fait que les chambres sont figées. D'où la nécessité absolue d'opérer une réforme en profondeur de leurs statuts pour leur permettre de jouer pleinement le rôle. Les statuts doivent répondre aux préoccupations et aux intérêts des opérateurs économiques. Donc l'avant-projet du statut initié par le ministère du Commerce visera une véritable réforme. Le représentant de la Caci a expliqué que "les élus, qui représentent légitimement des opérateurs économiques, sont souvent confinés à des tâches protocolaires ; donc la gestion et les prérogatives sur le plan hiérarchique sont confiées à l'administration qui, normalement, doit être uniquement un support logistique et la responsabilité doit revenir aux élus qui sont mandatés par les opérateurs économiques", "alors comment voulez-vous", a poursuivi M. Koreichi que "les élus mettent en pratique les plans d'action et la politique s'ils n'ont pas les moyens d'agir". "Donc la réforme que proposent les élus n'est pas une affaire de pouvoirs, c'est tout simplement une affaire de déontologie et d'efficacité", a-t-il encore expliqué, autrement dit, doter les chambres d'instruments leur permettant de jouer leur rôle convenablement. De son côté, M. Benslim a affirmé qu'il y a réellement un problème de dualité, "nous n'arriverons pas à donner à la Chambre de commerce et d'industrie son rôle primordial qui est surtout l'animation de l'activité économique sur tout le territoire national", a-t-il dit. Le président de l'Anexal a partagé l'avis de représentant de la Caci sur le fait que les chambres doivent accompagner les investisseurs étrangers afin de dynamiser la vie économique dans le pays. Pour ce qui est du problème de financement, certaines chambres ont les financements nécessaires, elles sont bénéficiaires mais elles rencontrent des problèmes de fonctionnement. Les sources de financements des chambres, d'après M. Koreichi, sont constituées en trois parties : d'abord le parafiscal institué en 2001 et complété par la loi de finances 2006, qui engrange annuellement entre 350 à 450 millions de dinars répartis à 60% pour les CCI et 40% pour la Caci et dont le montant a été réajusté et fixé par décret exécutif à raison de 200 DA par petit commerçant, 500 DA par grossiste et 1 000 DA pour les industriels et les entreprises ; la deuxième source est celle de la contribution de l'Etat qui est en moyenne de 1 million de dinars, et enfin les prestations rendues par les chambres. En revanche la source principale c'est les réformes des statuts estiment les invités de l'émission. Pour ce qui est de la taxe parafiscale prévue par la loi de finances complémentaire pour 2006 et qui n'a pas été perçue à ce jour par les CCI, M. Koreichi a indiqué que "le problème est pris en charge, c'est une question de procédures administratives". Toutefois, il a précisé qu'"il est souhaitable de prendre une décision intermédiaire et d'attribuer des aides sous une forme ou une autre en attendant que cette taxe soit débloquée", ce qui permettra donc aux chambres de régler d'innombrables problèmes.