Le forum insiste sur l'amélioration de l'environnement des affaires caractérisé actuellement, entre autres, par des règles non écrites et des passe-droits. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) vient de finaliser “sa contribution” pour le pacte économique et social. Le document a été adopté, hier, lors d'une assemblée générale extraordinaire organisée à l'hôtel El-Aurassi. Le document présente “les arguments et les points de vue” qui fondent la conception du Forum des chefs d'entreprise concernant le contenu du projet de pacte économique et social, ainsi que des propositions relatives aux axes de travail prioritaires susceptibles d'être retenus en vue de l'élaboration d'une matrice d'actions concrètes à réaliser selon un échéancier précis. Dans le préambule du texte, le Forum des chefs d'entreprise estime que les résultats enregistrés par l'économie nationale au cours des dernières années en termes de croissance économique sont encourageants. Pour autant le forum, qui regroupe en son sein des grandes entreprises privées et publiques à l'image de Sim, Fruital, Saidal, SNVI, Air Algérie, Tonic Emballage, Orascom, KPMG Algérie, considère que la consolidation de ces résultats et l'ancrage d'une croissance forte dans la durée sont à la portée des capacités nationales pour peu qu'ils soient confortés par une politique volontariste en faveur de la modernisation de l'économie, à travers avant tout la réhabilitation de l'entreprise. Le Forum des chefs d'entreprise souligne “la nécessité de traiter en priorité les problèmes économiques pour trouver des solutions structurelles au volet social”. En d'autres termes, il serait déraisonnable de traiter de la question sociale, comme les salaires, en dehors de l'entreprise. Du coup, seule la richesse produite, du point de vue du forum, peut faire l'objet d'une redistribution. Il paraît donc essentiel que l'entreprise soit mise au centre des politiques économiques. Le Forum des chefs d'entreprise, tout en soulignant “l'évolution considérable” de l'environnement économique de l'entreprise, regrette que celle-ci (l'entreprise) soit encore considérée comme un acteur mineur ou marginal. Le FCE évoque dans sa contribution un environnement où s'exercent des “lois non écrites”, les passe-droits et l'arbitraire fiscal. Le document met en exergue l'urgence de la réhabilitation du rôle de régulation de l'Etat. En matière fiscale, les dysfonctionnements sont mis en évidence depuis longtemps. “Nous sommes encore loin de la transparence des régimes fiscaux, de leur application juste et uniforme et de leur compatibilité avec les besoins du développement économique national, de la création d'emplois et de l'investissement”, lit-on dans le document. En matière de droit économique, les retards accumulés par notre pays sont immenses, relève le forum. Concernant la concurrence, le forum rappelle l'existence d'une législation moderne depuis 10 ans. Seulement, elle n'a pas été mise en œuvre. “Force est de constater que l'Etat n'a pas mis le minimum de moyens permettant aux entreprises de recourir aux arbitrages mis en place. Bien au contraire, lui-même a continué à maintenir des situations monopolistiques, a priori prohibées par la loi sur la concurrence, ou à octroyer des ressources aux entreprises qu'il contrôlait, alors que la loi l'oblige en principe à ne faire aucune distinction entre secteur public et secteur privé”, fait-on remarquer. Une concertation, nous dit-on, bien conçue autour du thème de l'entreprise algérienne ne saurait avoir de consistance tant que ces règles de base n'auront pas été mises en place. Le Forum des chefs d'entreprise liste un certain nombre de dossiers qu'il juge prioritaires. Il souhaite, entre autres, la définition d'un plan de développement volontariste pour relancer durablement la croissance économique. Le plan de relance, du point de vue du forum, devrait s'attacher, notamment à créer les conditions pour que l'entreprise puisse assurer le relais de l'état. Meziane rabhi