Le secrétaire général du RND s'est largement exprimé hier sur la situation en Irak. Au cours d'une conférence de presse animée en marge des travaux de la commission chargée de la préparation du deuxième congrès du parti, Ahmed Ouyahia a tenu à réaffirmer sa condamnation de l'agression américano-britannique contre ce pays qu'il considère comme “une violation flagrante de la légalité internationale”. Et d'ajouter : Il s'agit là “d'un précédent dangereux dans l'histoire de l'humanité.” Le patron du RND a, par ailleurs, dénoncé “les tentatives visant à exploiter la situation en Irak pour en faire de la surenchère sur le peuple et ternir l'image de l'Algérie”. Visiblement excédé par ces manœuvres, l'ancien Chef du gouvernement a lancé : “Cessons de faire du commerce avec des causes justes comme celle du peuple irakien”. Et d'appeler à la solidarité avec les Irakiens loin de toute surenchère politicienne. Sur cette question toujours, Ouyahia s'est élevé contre ceux qui critiquent la position algérienne sur la guerre du Golfe estimant que notre pays est resté fidèle à ses principes de défense des causes justes même en consentant parfois des sacrifices. Sans les citer nommément, ce sont particulièrement les islamistes et le Parti des travailleurs qui sont visés par les propos du n° 1 du RND. Ce dernier s'est, par ailleurs, prononcé sur plusieurs questions d'actualités. S'agissant de la présidentielle d'avril 2004, le secrétaire général de cette formation a réitéré sa position rendue publique depuis des semaines, à savoir que cette question n'est pas à l'ordre du jour. “Le temps n'est pas opportun pour parler d'une telle échéance. Il reste encore une année pour ce rendez- vous”, a-t-il déclaré avant d'ajouter, comme pour étayer et appuyer ses propos et les convictions de son parti, que “les Algériens ne dorment pas ni se réveillent sur l' élection présidentielle. La nation algérienne se voit quasiment absorbée actuellement par le drame d'un peuple frère et par les chamboulements de l'ordre mondial”. A une question sur la tenue d'un congrès extraordinaire pour trancher sur “la forme de participation du RND à cette échéance”, le conférencier dira : “On n'a pas besoin de congrès extraordinaire pour prendre une telle décision.” Clair, net et précis. Le premier responsable de cette formation politique n'a pas donné la date des prochaines assises. Toutefois, il semble que ce rendez-vous aura lieu durant la deuxième quinzaine du mois de mai, d'autant que les préparatifs sont à un stade très avancé. A propos des récentes déclarations du général à la retraite, Khaled Nezzar, le conférencier dira : “Nezzar est un citoyen algérien, il a le droit de s'exprimer sur toutes les questions.” Il a tenu à rappeler la position officielle qui ne souffre aucune ambiguïté, avant de s'attaquer à certaines plumes qui tentent de semer la confusion et de faire de la question sahraouie un fonds de commerce : “Où étaient ces gens quand les Sahraouis se faisaient bombarder en 1991 ? Où étaient ces gens quand les Sahraouis se faisaient tuer ?” Et de conclure sur ce sujet sensible : “Ce n'est pas une manière de rendre service ni à la cause des Sahraouis ni à l'image de l'Algérie.” Cette critique est destinée à ceux qui tentent d'exploiter les fibres sensibles du peuple pour faire de “la politique politicienne”. M. A. O.