Le chef de gouvernement espagnol reste favorable aux thèses de Rabat sur le Sahara occidental, au moment où le dossier est sur la table du Conseil de sécurité. Le Parti socialiste ouvrier espagnol au pouvoir (PSOE) respecte et défend le droit à la libre détermination du peuple sahraoui et considère que toute solution au conflit du Sahara occidental doit garantir la volonté de toutes les parties, a déclaré la secrétaire aux relations internationales au PSOE. Tout accord, capable de résoudre ce conflit qui dure depuis des décennies, doit garantir la volonté de toutes les parties et être approuvé par les Nations unies, qui sont le cadre international dans le lequel doivent s'inscrire toutes les initiatives, a souligné Mme Valenciano dans un communiqué rendu public au moment où le dossier de l'ancienne colonie espagnole est sur la table du Conseil de sécurité. La position du PSOE est en porte à faux avec Zapatero qui occupe la charge de la primature au nom de ce parti. Alors que ce dernier s'était, plus ou moins, montré attentif aux thèses marocaines, qui prônent la marocanité de l'ancienne possession espagnole en procédant à la régularisation de la rétrocession faite par Madrid en 1975 en abandonnant le Sahara occidental à son nouvel occupant en dépit des lois internationales. La représentante du PSOE a même enfoncé le clou en affirmant que son parti a toujours entretenu des liens solides de solidarité et de coopération avec le peuple sahraoui, qu'il ne trahira jamais, ni abandonnera. Le communiqué du PSOE est d'autant plus remarquable que la même secrétaire aux relations internationales au PSOE avait déclaré, le 8 avril, dans un entretien à l'agence d'information Europa Press, que le plan d'autonomie marocain pourrait constituer “une solution” au conflit mais avec l'accord des Sahraouis. Le Front Polisario, par la voix de son représentant en Espagne, Brahim Ghali, avait déploré l'adhésion dangereuse du Parti socialiste au plan marocain et le secrétaire général de l'Onu devait à son tour rendre public son rapport sur la question, un rapport que les Sahraouis ont accueilli favorablement car il se fonde sur la légalité internationale en réaffirmant que le dossier est un dossier de décolonisation. Ce que, implicitement, réfute le plan marocain. Le Conseil de sécurité devrait remettre les pendules à l'heure, d'autant que le Polisario lui a présenté un plan généreux qui prône un référendum à trois questions : l'indépendance, le rattachement au Maroc et l'autonomie. Conscients des dangers qui guettent le Maghreb avec la montée en cadence d'attentats kamikazes depuis la fondation d'Al Qaïda Maghreb islamique, les Sahraouis ont tendu la main au roi du Maroc. D. Bouatta