RESUME : Pour fuir la pression de leurs familles, Yasmina et Djaffar n'ont pas le choix. Ils sont contraints à aller vivre ailleurs. Yasmina croit que ce n'est qu'ainsi qu'ils pourront vivre tranquille. Yasmina a le sentiment d'avoir rêvé. S'il n'y avait pas ces cartons encore pleins de choses emballées pour lui prouver le contraire, elle y aurait cru. Leur passage à Constantine a été bref. Juste quelques semaines, le temps suffisant pour voir combien leur relation dérange. Djaffar a reçu une seconde fois la visite de son père. Mehdi, selon lui, tenait à avoir la conscience tranquille. Il lui a demandé de couper court à leur relation. - J'accroche ce tableau où ? - Là où tu veux, répond la jeune femme, trop heureuse d'être loin de tous ceux qui peuvent leur mettre la pression. Dis, ton père est encore fâché ? Djaffar hoche la tête. Il n'a pas l'air très affecté. - Il finira par s'y faire, répond-il. S'il tient vraiment à moi, il saura accepter notre union. Au fait, quand est-ce qu'on se marie ? - Dès qu'on sera installés, dit-elle en souriant. Mais est-ce qu'on le fêtera ? - Bien sûr ! On donnera un dîner après notre passage à la mairie, décide Djaffar. J'inviterai ma famille et mes amis. S'ils veulent venir, ils seront les bienvenus, ajoute-t-il. S'ils ne viennent pas, tant pis pour eux ! Mais il ne se fait pas d'illusion. Quelques semaines après leur installation dans le nouvel appartement, le lendemain de leur passage à la mairie, Djaffar loue un restaurant et invite leurs familles et leurs amis. Ils ne seront pas nombreux à venir. Cela ne gâchera pas leur joie et leur bonheur. Djohar et Samra font la connaissance du mari de leur amie et bienfaitrice. Elles le trouvent adorable. L'amour qu'il porte à Yasmina est frappant. - Il est fou de toi, dit Djohar à Yasmina, profitant d'un moment où elles sont aux toilettes pour lui parler. Et je suis soulagée de voir combien tu es heureuse. Vous faîtes un beau couple ! - Merci. J'espère qu'un jour, toi et Samra vous aurez la chance de connaître le bonheur ! - Je n'en demande pas tant à la vie, réplique Djo. Je n'ai plus de problèmes depuis ma sortie de prison. J'ai où vivre, je travaille. Je vis en paix, c'est suffisant ! - Moi aussi, je suis en paix, murmure Yasmina. C'est incroyable comme on peut changer. Je suis la femme la plus heureuse sur terre. Je suis comblée ! - Je suis heureuse pour toi ! Je n'ai plus de souci à me faire. Lorsqu'elles retournent au restaurant certains invités sont déjà prêts à partir. Ils leur renouvellent leurs vœux de bonheur puis s'en vont. Djohar et Samra ne tardent pas. Yasmina et Djaffar restent encore un peu. - Tu vois, cela s'est très bien passé ! - Oui, reconnaît-elle avant de lui rappeler l'absence de leurs familles. Cela ne te peine pas ? - Non, c'est préférable au scandale qu'ils nous auraient fait s'ils étaient venus, répond le marié. Alors, on rentre ? - Comment on fait pour les cadeaux ? - Un serveur va les apporter, demain, décide Djaffar. Madame, il est temps de rentrer ! Yasmina va à leur voiture et alors qu'elle s'installe derrière le volant, le propriétaire du restaurant rappelle Djaffar pour lui remettre un panier plein de petits plats pour le dîner. Elle lui sourit et lui fait un signe d'au-revoir. Djaffar cale le panier entre les sièges. - C'est à moi de conduire, lui dit-il. Allez, passe à côté ! - Jamais ! Aujourd'hui, c'est moi qui conduis, réplique-t-elle. Je te promets de ne pas faire de vitesse et de ne pas entrer dans le véhicule venant en sens inverse ! - Mais j'attends plus de toi ! - Je vais te conduire droit au bonheur ! lui promet-elle. Au paradis même… Le marié la regarde longuement, semblant s'interroger sur le sens de cette phrase. A. K. (À suivre)