Douze millions de Syriens étaient appelés à voter hier pour renouveler les 250 députés du Parlement, dans un vote sans suspense boycotté par les partis d'opposition. Le scrutin devrait se dérouler avec un fort taux d'abstention. L'affluence des électeurs était très faible en début de matinée à Damas et ses environs. Les autorités n'ont pas désespéré pour autant, les opérations de vote devant se poursuivre aujourd'hui ! Les militants de la coalition au pouvoir, fédérée par le Baas, n'hésitaient pas à aller chercher les électeurs dans la rue. La nouveauté est que des indépendants participent à la compétition. Casquettes et chemises vertes, de jeunes militantes de la liste de Fayhaa, qui regroupe des candidats indépendants pour la plupart hommes d'affaires, mènent leurs activités de propagande sous l'œil indifférent des services de sécurité ! Pour inciter les électeurs à se rendre aux urnes, les autorités n'arrêtent pas de lancer des appels les invitant à choisir les candidats les plus compétents et les mieux à même de les représenter à l'Assemblée du peuple. 2 500 candidats sont en lice pour ces deuxièmes législatives depuis l'arrivée au pouvoir du président Bachar al-Assad en juillet 2000. Le Front national progressiste, qui a remporté toutes les élections depuis 1973, une coalition de plusieurs partis au pouvoir conduite par le Baas, propose 167 candidats, les 83 sièges restants allant aux indépendants. L'ensemble des partis d'opposition boycotte le scrutin, les conditions n'étant pas réunies, selon eux, pour un scrutin libre. Ils réclament une loi moderne pour la création de partis autres que le Baas, qui gouverne la Syrie depuis plus de 44 ans, et l'abolition de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963. D. B./Agences