Ils sont sept, a affirmé le chef de la diplomatie algérienne. Dans le principe, leur extradition peut bien être acceptée, mais le ministre des Affaires étrangères a émis des conditions préalables. La Charte pour la réconciliation nationale est un des moyens de lutte contre le terrorisme. Le texte adopté par le peuple algérien offre des solutions pour prendre en charge les préoccupations des égarés, formule reprise par M. Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, en ce sens qu'il s'attaque aux racines du mal. Outre les dispositions juridiques, un volet social est consacré pour répondre aux besoins de toutes les catégories touchées par le terrorisme. Une autre raison pour le chef de la diplomatie algérienne pour dire que “le terrorisme n'a plus aucune raison d'exister”. Plus rassurant, M. Bedjaoui ajoutera que l'Algérie ne retournera pas à la décennie noire. L'autre facteur qui appuie cet optimisme, selon lui, est la mobilisation populaire à travers tout le territoire national suite aux attentats du 11 avril à Alger. En effet, des meetings et des marches ont été organisés dans toutes les wilayas pour dénoncer les attentats du 11 et le terrorisme. Une mobilisation sans précédent pour rejeter ce phénomène et renier ses artisans. C'est pour la première fois qu'une majorité de la classe politique et la population convergent et se mobilisent pour le même objectif. Cette action a été une démonstration très importante et significative dans la mesure où elle révèle que de nouvelles conditions annonciatrices d'une autre “époque” sont nées. L'isolement des derniers groupuscules terroristes est ainsi fait. Cette question a été évoquée par M. Bedjaoui lors de son entrevue avec l'envoyé spécial de Condoleezza Rice à Alger, l'ambassadeur itinérant, M. Clint Williamson, samedi dernier. Cet entretien est intervenu dans un contexte marqué par la diffusion sur le site de l'ambassade US à Alger d'une alerte à la bombe avec précision des lieux des probables attentats, provoquant une indescriptible panique à Alger. L'autre sujet important évoqué également, selon une déclaration de M. Bedjaoui à la radio, est celle des Algériens détenus à Guantanamo. Ils sont sept, a affirmé le chef de la diplomatie algérienne. Dans le principe, leur extradition peut bien être acceptée, mais M. Bedjaoui a émis des conditions sous forme de préalable. Il s'agit, selon lui, d'enquêter d'abord pour les identifier pour voir s'ils sont véritablement algériens, de voir aussi s'ils ont commis des crimes et quels crimes. Evidemment, s'ils s'avèrent algériens, l'Algérie est prête à les accueillir. Dans le principe. Mais, ironisa M. Bedjaoui, “nous n'allons pas les recevoir dans un château”. Comme le discours post-11 avril, cette déclaration de M. Bedjaoui tranche nettement avec celui de la réconciliation nationale sans toutefois porter atteinte à la substance et à l'esprit du texte. En fait, si le discours a radicalement changé après ce dramatique jour du 11 avril 2007, la classe politique a gardé la porte de la réconciliation ouverte. Toutefois, parallèlement aux attentats terroristes qui ont marqué le début de l'année 2007, l'offensive des services de sécurité s'est accélérée et s'est accentuée contre les maquis du GSPC. Autrement dit, l'adoption de la démarche de réconciliation nationale ne signifie pas l'abandon de l'option militaire contre les dernières poches du terrorisme. Le durcissement était prévisible dès lors que les ultras du GSPC ont refusé toute issue politique. D'où le propos sec et net de M. Bedjaoui au sujet des détenus de Guantanamo. Djilali B.