Dans son intervention, le chef de l'ANR a surtout insisté sur le devoir de l'Etat de prendre en charge les problèmes de la jeunesse pour éviter “le pourrissement politique”. Rédha Malek entame la campagne électorale, pour les listes ANR/UDR au quartier populaire de Hussein Dey, en animant jeudi un meeting au centre culturel Aïssa-Messaoudi. Beaucoup de monde dans la salle, des jeunes en majorité. Un portrait géant de Rédha Malek trône sur la scène dont la devanture est barrée par une banderole sur laquelle on lit : “Pour une alternance démocratique”. Le portrait de Amara Benyounès et des photographies des candidats d'Alger tapissent les murs de la salle. Le tout est décliné sur fond de zorna, comme pour donner un air festif à ce rendez-vous politique. En faisant son entrée, Malek eut droit à une standing ovation ponctuée de youyous. Après l'hymne national et la minute de silence “à la mémoire des martyrs de l'Algérie”, le numéro deux de la liste fait à la salle la présentation de ses colistiers avant de dire quelques mots sur cette alliance entre l'ANR et l'UDR. “Une liste commune des démocrates, c'est une première dans l'histoire de l'Algérie” se réjouit-il en appelant à son renforcement. Le président de l'ANR, entouré des candidats d'Alger, place son intervention sous le signe de l'avenir et de l'optimisme. “Souriez à l'avenir, il vous sourira”, recommande-t-il en disant que les élections du 17 mai “constituent une chance pour la jeunesse”. Et de revisiter ensuite les précédents rendez-vous électoraux pour noter qu'ils “n'ont jamais été à la hauteur des espérances.” Pour Rédha Malek, “ c'est la politique des quotas” qui a fait que l'institution parlementaire n'a aucun impact et que les députés se comportent comme des fonctionnaires. “Ça suffit ! Il faut des députés militants qui défendent les intérêts du peuple”, lance-t-il en estimant que les élections du 17 mai sont “un test” qui prouve qu'il y a du changement. Pour Rédha Malek, le choix de Amara Benyounès comme tête de liste témoigne d'une volonté politique de dépasser les clivages claniques et régionalistes qui ont été jusque-là les critères inamovibles de choix des hommes pour exercer des responsabilités politiques. Le chef de l'ANR insiste aussi sur la transparence et la liberté du scrutin, considérant qu'une “élection ce n'est pas du cinéma.” Il invite les jeunes à être les artisans de leur destin en s'impliquant davantage dans la politique qui “est quelque chose de noble.” À ce sujet, il ne manque pas de rappeler aux jeunes le combat de sa génération contre le colonialisme français. “On a gagné !” note-t-il, en revenant encore sur la nécessité de la transparence pour sortir de la torpeur, du pessimisme, de la morosité pour aller vers une renaissance. Le chef de l'ANR, d'un ton compatissant, dresse un tableau de la situation des jeunes. “Beaucoup d'injustice, beaucoup d'arbitraire, trop de chômeurs, c'est un drame qu'un jeune qui termine ses études ne trouve pas de quoi s'acheter un paquet de cigarettes”, déplore-t-il, en évoquant le matelas des 77 milliards de devises sur lequel dort le pays. “ Il faut savoir utiliser cet argent et créer des entreprises. C'est de la responsabilité de l'Etat de donner du travail aux jeunes.” Rédha Malek donne aussi la priorité à l'investissement national. “On n'attend pas que l'étranger vienne investir chez nous”, dit-il, en ajoutant que “le travail doit redonner la dignité aux Algériens.” La transition est toute trouvée par le chef de l'ANR qui évoque le chômage endémique qui touche des régions comme Ben Talha, Raïs, deux régions emblématiques de la barbarie terroriste. L'ancien Chef du gouvernement trouve qu'”on n'a pas fait grand-chose pour eux”. “À ce niveau, il y a absence de l'Etat”, regrette-t-il. Fidèle à ses positions, Rédha Malek se réjouit de la défaite du terrorisme. “On a lutté contre le terrorisme, on a gagné”, dit-il, en demandant que l'Etat mette en place “les moyens pour éviter un pourrissement politique”. Et de conclure son intervention en citant ce qui se passe en Irak et en appelant les Algériens à s'unir et à rester solidaires. N. S.