La lutte contre la corruption et la crainte de la fraude sont les points développés par le premier responsable du RCD lors de ces deux derniers déplacements à Béjaïa et à jijel. Le président du RCD, Saïd Sadi, accompagné des candidats de son parti à Béjaïa et notamment la tête de liste Djamel Ferdjallah, a axé son discours lors du meeting tenu jeudi à la Maison de la culture de Béjaïa, sur la nécessité d'un vote massif pour les joutes électorales du 17 mai. Evaluant d'emblée cette première semaine de campagne électorale, Sadi dira qu'il a retenu chez les citoyens deux enseignements : “L'espoir pour le changement,” mais, également, “la peur qui se caractérise pour la fraude électorale”, deux constats qui l'ont amené, dira-t-il, à appeler à un vote massif le 17 mai prochain. Le premier responsable du RCD n'a pas manqué durant ce meeting de poser aussi la problématique politique : “Quel est l'intérêt de la Kabylie à ne pas être dans les institutions ?” Car considérant au passage que l'appel au boycott de cette élection comme “une porte ouverte pour les gens qu'il ne faut pas”. S'agissant des perspectives, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie dira qu'il est “disposé à faire des listes communes avec le FLN propre, le FFS, les syndicats et la société”. À Jijel où il a animé un meeting jeudi, le patron du RCD évoquera le déroulement des prochaines élections en soulignant : “Notre peur de la fraude est légitime car depuis 1962, on n'a pas vu d'élections propres, mais une chose est sûre, s'il y a une forte participation, il y aura moins de fraude.” Faire face à la fraude n'est pas le seul alibi qui justifie cet appel du président du RCD. En effet, selon ce dernier, “c'est parce que le moment est difficile qu'il faut se mobiliser”. Pour Saïd Sadi, les derniers scandales financiers qu'a vécus le pays ont porté un sérieux coup à l'image de marque de l'Algérie. “La crédibilité de l'Etat et du pays est en danger à cause de la corruption, on est mal vu de l'extérieur”, remarquera-t-il. Du coup, il a dévoilé la première mission que vont réaliser les éventuels élus de sa formation. “Au cas où nous gagnerions des sièges au Parlement, nous allons nous mobiliser contre la corruption”, affirme le président du RCD qui voit que “le travail politique exige, aujourd'hui, que chacun de nous se mobilise pour donner la crédibilité à l'Etat algérien”. Tout en demandant le contrôle du travail du gouvernement par les partis politiques, en cette période difficile, il appelle “à la compréhension de la part du citoyen et au développement d'un environnement d'entente au sein de la classe politique”. M. Bouchama/ A. Hammouche