Cet accostage s'inscrit dans le programme défense mis en place au cours de la visite du président Bouteflika à Londres l'été dernier. Il comprend la vente d'équipements militaires à l'Algérie et l'organisation de manœuvres conjointes. C'est la troisième fois en l'espace de deux ans qu'un navire de guerre britannique fait escale en Algérie, dans le cadre de la coopération navale entre les marines des deux pays. Hier, la frégate Northumberland a accosté le port d'Alger. Son mouillage au large des côtes nationales pour une durée de trois jours, succède à l'amarrage des bâtiments Kent F78 en décembre 2006 et du Saint Albans en février 2007. Dans une déclaration à l'APS, le lieutenant colonel Slimane Defairi, responsable de la communication de la Marine nationale, assure que cette énième escale “permettra aux officiers algériens de découvrir et de s'imprégner des nouvelles méthodes technologiques caractérisant le fonctionnement de ce bâtiment et son commandement”. Faisant un descriptif du navire, l'officier révèle que celui-ci est doté de deux systèmes missiles, d'une tourelle de 114 mm, de deux pièces d'artillerie 30 mm DCA, de quatre tubes lance-torpilles antisous-marins et d'un hélicoptère de type Lynx MK8 et de systèmes d'artillerie et de détection radar. Pour sa part, le commandant du Northumberland, Tom Guy, a mis l'accent sur la finalité de la coopération navale entre son pays et le nôtre en indiquant qu'“il y a donc un réel besoin pour les marines des deux pays de coopérer pour sécuriser les voies du transport maritime”. À la faveur de la visite officielle effectuée par le président Abdelaziz Bouteflika à Londres, en juillet 2006, les relations algéro-britanniques, notamment dans le domaine militaire, ont abouti à la mise en place d'un partenariat inédit dans le domaine militaire. Au cours de leurs entretiens, le chef de l'Etat et le Premier ministre Tony Blair se sont mis d'accord sur l'opportunité de consolider le front antiterroriste, en priorité dans le bassin méditerranéen. Ce double impératif de stabilité et de sécurité régionale a conduit le gouvernement de Sa Majesté à tendre la main aux autorités algériennes. Mettant fin à un embargo de 16 ans, Londres est entré de plain-pied dans le nouveau club des partenaires militaires de l'Algérie. Dans ce cadre, le séjour de M. Bouteflika avait été sanctionné par le lancement d'un programme de coopération dans le secteur de la défense, comprenant la vente d'équipements militaires britanniques à l'Algérie et l'organisation de manœuvres militaires conjointes. Par ailleurs, cette visite avait conduit à un accord sur l'ouverture de discussions avant la fin de l'année, visant à connaître les besoins militaires de l'Algérie. En 2005, le ministre du Commerce du gouvernement Blair, en déplacement à Alger, avait autorisé les industriels de l'armement de son pays à passer des contrats de vente d'équipement au MDN. Deux ans plus tôt, l'ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, Graham Hand, avait annoncé cette perspective en révélant que son gouvernement ne voit aucun inconvénient au rapprochement des sociétés britanniques des autorités algériennes pour connaître leurs besoins. Les contrats d'armement conclus avec la Russie ont alléché les britanniques. Ils y voient un filon, presque aussi important que les hydrocarbures. En 2001, alors que l'embargo était encore en vigueur, les Britanniques ont vendu des armes à l'Algérie par le truchement du Qatar. Dans le lot figuraient des matériels servant à la transmission et à la vision nocturne et infrarouge. À rappeler que le navire de guerre algérien Ans-El-Kirch avait fait escale début 2005 en Grande-Bretagne dans le cadre de la commémoration du 200e anniversaire de la bataille de Trafalgar. Samia L./Wahiba L.