Contrairement à ses habitudes, où elle s'est fait la réputation d'une politique au-dessus de la vindicte, la porte-parole du Parti des travailleurs n'a pas épargné, hier en fin de journée à Constantine les partis politiques qui s'en sont pris à elle durant la campagne. “Bien que j'aie donné des consignes à mes militants de ne pas répondre aux provocations, je me retrouve obligée, aujourd'hui, de monter au créneau et mettre les choses au point”, revient-elle à la charge. “Ces deux chefs de parti semblent avoir fait de l'atteinte à la crédibilité du PT leur unique plan de campagne”, ironise Mme Hanoune. Certains médias n'ont pas été, eux aussi, épargnés par la porte-parole du PT. “Bien que j'aie organisé depuis le début de la campagne électorale 27 meetings, je constate que les rédactions centrales de la presse écrite pratiquent la censure envers nos activités”, prend-elle à témoin l'opinion. Fidèle aux schémas de l'économie socialiste, la responsable du Parti des travailleurs a rappelé que pour elle, l'économie nationale doit être développée autour d'un secteur public fort et d'une industrie lourde industrialisante. L'économie de marché n'est pas la négation des nationalisations des secteurs stratégiques, du protectionnisme et de la préservation des droits des travailleurs. Plaçant la situation du pays dans son environnement global, elle avertit que “l'Algérie ne sera pas épargnée par les ravages de la politique US dans la région. Il a suffi que l'Algérie découvre le deuxième gisement de diamants dans le monde pour que deux mois après, les Etats-Unis nous harcèlent pour installer des bases militaires chez nous en brandissant l'éventail d'al-Qaïda au Maghreb”. De ce fait, la mondialisation est un déchirement des Etats nations à travers le démantèlement des syndicats et des législations de souveraineté, afin de rendre ces pays vulnérables. Ainsi, pour Hanoune, “la privatisation des 1 200 entreprises publiques est un tsunami économique aux conséquences graves sur la stabilité du pays”. Dans le même cadre, le démantèlement tarifaire est, pour elle, “un acte de sabotage du pays”. Par ailleurs, la première femme du PT, après un bref historique sur ses participations aux différentes élections depuis 1997, abordera la question de l'insécurité à Khenchela. “En Kabylie, les gens ont peur d'une insécurité qui s'est installée pour des raisons politiques, alors que dans les Aurès, cette même peur existe, mais pour des raisons beaucoup plus sociales”. Seule la présence renforcée sur le terrain des forces de sécurité permettra de gérer la situation, et “la Gendarmerie nationale doit retourner en Kabylie car le peuple qui a su protéger le pays durant toute une décennie la réclame”, précise Mme Hanoune. Akila B. / Walid B.