Le programme politique s'est éclipsé de la scène. A quelques jours de sa clôture, la campagne électorale déborde de son «lit». Les leaders politiques échangent des tirs croisés. Critiques, accusations, réquisitoires, sont les mots qui reviennent en force dans les discours politiques ces derniers jours. Quelle que soit la formation politique, le discours s'emballe. Le programme politique s'éclipse de la scène pour laisser place à des attaques verbales en règle. Après un début calme, les leaders politiques délirent en versant dans les futilités. La secrétaire du Parti des travailleurs a ouvert le feu sur le gouvernement. S'exprimant hier sur les ondes de la Chaîne III, de la Radio nationale, Louisa Hanoune n'a pas eu d'hésitations. Celle-ci s'est publiquement attaquée au pouvoir en place. «Ceux qui sont au gouvernement sont responsables de la situation du pays», a-t-elle clamé. La dame du PT n'a pas été par trente-six chemins pour pointer un doigt accusateur sur le gouvernement. «Ceux qui ont fait des promesses lors des législatives n'ont rien fait», a-t-elle précisé. La secrétaire générale du PT a dressé un constat amer de la situation actuelle. «Nous sommes à la croisée des chemins alors que le pays connaît une aisance financière sans précédent», a-t-elle expliqué. Tout en remettant en cause la gestion du pays depuis 40 ans, la porte-parole du PT a, néanmoins, mis l'accent sur la gestion du gouvernement en place. Mme Hanoune a dénoncé le plan d'ajustement structurel qui, selon elle, a mené au bradage et à la fermeture de 1500 entreprises et à la perte de 1,2 million de postes d'emploi. Elle a réaffirmé que «le partenariat avec l'Union européenne a aggravé la situation économique et sociale» dans le pays. Comme de coutume, elle a précisé que «l'entrée de l'Algérie dans l'Organisation mondiale du commerce aboutira à la prise en otage de l'agriculture et de l'industrie algériennes». La responsable du PT n'est pas la seule à s'en prendre au gouvernement. D'autres formations politiques l'ont déjà fait. Même les partenaires de l'Alliance présidentielle, n'ont pas été cléments entre eux. Le secrétaire général du RND a également critiqué, lors de sa campagne, la gestion de l'Exécutif. Stratégie d'investissement, chômage et foncier industriel, sont autant de points relevés par l'ex-chef de gouvernement pour illustrer la défaillance de son successeur. Malgré son soutien indéfectible au programme du Président de la République, il n'en demeure pas moins qu'il reste peu convaincu de la manière utilisée pour sa mise en oeuvre. Le président du Mouvement de la société pour la paix, M.Bouguerra Soltani, n'est pas en reste. Durant cette campagne, M.Soltani est sorti de sa réserve pour dire quelques vérités sur le fonctionnement du gouvernement. A la différence de M.Ouyahia qui reste peu offensif. M.Soltani tente de jouer à l'opposant, en appelant le gouvernement à rendre des comptes. A l'instar des partis de l'Alliance, le réquisitoire des partis de l'opposition reste plus virulent. Devant cette polémique incessante, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem, n'a pas gardé son sang-froid. Lors de son meeting, lundi dernier à Constantine, M. Belkhadem a prononcé un discours musclé pour fustiger ses adversaires. Faisant allusion à son rival du RND, M.Belkhadem déclare que «le parti est plus grand que ce que l'on imagine». Au sujet du bilan exigé à l'occasion des rendez-vous électoraux, le patron du FLN a tenu à préciser qu'«il suffit de parcourir les différentes régions de l'Algérie pour connaître notre bilan, et vous verrez qu'il ne se passe pas un seul jour sans qu'un projet ne soit lancé dans un endroit ou un autre de ce vaste pays».