À l'issue de son séjour du 16 au 19 mai prochain, l'émissaire onusien arrêtera la date du début des discussions directes entre les deux parties en conflit, conformément au contenu de la résolution du Conseil de sécurité. Cette fois-ci, l'Organisation des Nations unies semblent décidée à mettre les bouchées doubles pour régler le dossier du Sahara occidental, si l'on en juge par la célérité de la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité votée à l'unanimité le 30 avril dernier. En effet, à peine deux semaines plus tard, les émissaires de Ban Ki-moon s'activent à préparer le début des négociations entre le Maroc et le Front Polisario à travers des missions dans la région. Ainsi, après Julian Hartson, le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, c'est au tour de Peter Van Walsum, chargé des questions politiques liées au conflit du Sahara occidental, de faire le voyage. Ce dernier, selon Mohammed Yeslem Beïssat, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique à Alger, rencontrera du 16 au 19 mai des dirigeants marocains, sahraouis, mauritaniens et algériens pour préparer les négociations Maroc-Polisario sur le conflit du Sahara occidental. “M. Peter Van Walsum est attendu dans notre région du 16 au 19 mai pour fixer le cadre des négociations entre le Polisario et le Maroc, conformément à la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'Onu”, a déclaré le diplomate. Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU arrivera le 15 mai au Maroc pour entamer, le lendemain, des discutions avec les dirigeants marocains. Le 17 mai, il rencontrera les responsables du Front Polisario. Van Walsum se rendra ensuite à Nouakchott en Mauritanie, le 18 mai, et enfin en Algérie le 19 mai, pour s'entretenir avec les autorités des deux pays, a indiqué la même source. Pour rappel, la Mauritanie était partie prenante au conflit avant de se retirer définitivement en 1979, alors que l'Algérie est un pays limitrophe des deux belligérants. À la fin de toutes ces consultations, le haut fonctionnaire de l'ONU fixera le calendrier et également le lieu qui abritera les “négociations directes” entre le Polisario et le Maroc, tel que recommandé par le Conseil de sécurité. Les discussions devraient avoir lieu, soit au siège principal des Nations unies à New York, soit à Genève, l'autre siège de l'instance onusienne. Reste à savoir, maintenant, si les deux parties parviendront à s'entendre sur la question de la composition des délégations qui participeront aux négociations. Cette question semble constituer la pomme de discorde entre le Maroc et le Front Polisario. Alors que Rabat veut inclure dans sa liste des “Sahraouis” favorables à son plan d'autonomie, à savoir les membres du Conseil royal consultatif sur les affaires du Sahara (Corcas), le Polisario refuse cette manière de faire, qu'elle considère comme une manœuvre marocaine pour remettre en cause la légitimité de sa représentation, pourtant reconnu à l'échelle internationale. C'est dire que la mission de l'émissaire onusien ne s'annonce guère de tout repos. K. ABDELKAMEL