C'est dans une ambiance chauffée à blanc par une troupe de musique folklorique que le SG du RND, Ahmed Ouyahia, entamera le meeting, tenu, hier, au Palais des sports de Relizane, en rendant un hommage appuyé aux forces de sécurité et aux Patriotes. L'ex-Chef du gouvernement réitérera le soutien de son parti à la réconciliation nationale, “mais, soulignera-t-il, à chacun son camp. Et celui du RND s'inscrit résolument du côté des Patriotes”. “N'oublions jamais les familles de Ramka et Had Chekala ayant perdu une vingtaine de leurs membres, qui ont fui la barbarie terroriste durant les années de braise et qui vivent encore dans des garages”, martèlera-t-il. “Les plaies ouvertes durant la décennie 1990 sont encore vives. La voie vers la réconciliation a été difficile, mais nous l'avons soutenue dans l'intérêt suprême du pays, après la victoire sur le terrorisme”. L'orateur fustigera “ceux qui ont fait de la réconciliation un fonds de commerce” en rappelant que la paternité de l'initiative revient, avant tout, au chef de l'Etat et que les tentatives de nouer le dialogue avec les extrémistes ont commencé du temps du défunt président Boudiaf, et qu'elles ont été poursuivies par ses successeurs. “Où étaient-ils, à l'époque, ceux qui font commerce de la réconciliation ? Quand nous rendions visite aux chefs de l'ex-FIS, dans les prisons pour leur demander, en vain, d'appeler à l'arrêt de l'effusion de sang ?” Le conférencier réitérera à cette occasion l'adhésion de son parti à “une application textuelle des dispositions de la Charte portant réconciliation nationale”. Abordant le chapitre des 140 propositions lancées par le RND, Ouyahia déclarera : “Maintenant que le terrorisme a été vaincu, il convient de s'attaquer au chômage et à la dépendance des recettes des hydrocarbures.” L'ex-Premier ministre se lancera, ensuite, dans une “étude de texte” des 140 propositions, chiffres à l'appui. “Sans recettes pétrolières, nous ne valons qu'un milliard de dollars/an ! Or, notre facture alimentaire s'élève à 3 milliards de dollars, et celle de l'importation de médicaments à un autre milliard de dollars. Merci à l'Inde et à la Chine d'être à l'origine de l'embellie financière”, assènera-t-il. À ce propos, l'orateur reviendra sur les années de “vaches maigres” ayant suivi le choc pétrolier, en rappelant qu'en 1993, “nous n'avions même pas de quoi nous payer un bateau de blé !” Aussi appellera-t-il à un développement axé sur les secteurs tant agricoles qu'industriels. “Khoub'z eddar, madabina yeklou ould eddar” (il est préférable que le pain de la maison soit mangé par le fils de la maison). Appuyant son raisonnement sur les atouts en matière d'agriculture dont dispose la 48e wilaya, Ouyahia dira : “Relizane peut nourrir toute l'Algérie vu ses potentialités, notamment en terres fertiles et ressources hydriques.” Il axera son argumentaire sur un cas local en citant l'exemple des 50 000 hectares de terres situées sur la commune de Sidi-Khattab, “qui ne nécessitent qu'une simple opération de drainage pour devenir productives”. Le cas du complexe laitier de Sidi-Sâada, un des plus grands du pays, sera évoqué pour étayer la nécessité d'encourager la jeunesse locale à pratiquer l'élevage, alors que “le relief montagneux de l'Ouarsenis est idéal pour l'apiculture. On n'aurait plus besoin d'importer du miel d'Arabie Saoudite”. M. Seghier/N. Aymen/K. Reguig