Ultime étape de la campagne électorale pour les législatives de jeudi prochain, la Coordination républicaine a choisi El-Biar pour convaincre de la nécessité d'un changement, cette alternative dont l'alliance est porteuse. Rédha Malek, premier à prendre la parole dans ce dernier meeting, notera devant une assistance à dominante jeune que “le réveil républicain est aujourd'hui une réalité”. Et de préciser que ce processus amorcé par l'ANR, l'UDR et le MDS est “irréversible”. Il réfutera, par ailleurs, le constat de la “campagne 2007 morose” en affirmant que c'est relatif dans la mesure où il y eut des meetings dans des salles vides et d'autres impressionnants. “Cela dépend de la crédibilité des hommes qui les font”, dit l'ancien négociateur d'Evian qui semble avoir retrouvé une autre jeunesse. Il martèlera à plusieurs reprises sa volonté du changement, revendication portée depuis longtemps par le peuple, “inlassablement demandée”. Mais, au-delà des programmes et des discours politiques, pour M. Malek, il s'agit fondamentalement du choix des hommes. Et de considérer cette élection, non pas comme une “formalité de routine”, mais une occasion de changement, car, a estimé le président de l'ANR, “le pays a besoin de nouvelles figures”. Il décrira les candidats de la coordination comme “des hommes qui aiment leur pays, veulent son développement et sont à la hauteur pour animer les institutions de l'Etat, trouver des solutions aux problèmes des citoyens”. Après le constat sur le ralentissement de la vie économique et politique et des résultats mitigés du gouvernement, M. Malek remarquera, après des tournées à l'intérieur du pays, que la majorité de la population est marginalisée. “Inadmissible”, dit-il, comparant cette situation à “une catastrophe nationale”. Il s'attaquera ensuite à ceux qui ont présidé jusque-là aux destinées du pays. “Avant n'importe qui est désigné, mais il ne représente personne”. Et de fait qu'il qualifiera “d'imposture”. Ce qui donna, selon lui, “des énergumènes à la tête des institutions”, d'où “la décadence”. Il résumera la situation par cette sentence : “L'Algérie de la Révolution rêvait d'autre chose”. Il n'épargnera pas non plus les islamistes qui jouent avec “le sacré”. “Ils ont transformé l'Islam en gesticulations vides”, a-t-il affirmé. Il dénoncera “le trabendo politique” auquel la majorité de ceux qui ont gouverné le pays a réduit l'activité politique. Enfin, il a indiqué que la stratégie du changement passe par les républicains qui sont les couches éclairées et la classe moyenne. Quand Amara Benyounès, SG de l'UDR et tête de liste de la coordination à Alger, prend la parole, l'équipe de la télévision se retire. D'emblée, il remarquera qu'il y a trois options, trois choix dans la configuration de la participation à cette élection de 2007. Il y a d'abord l'alliance présidentielle dont le discours anticipe sur les résultats de l'élection. “Ce discours est dangereux”, dit-il. “Car, selon lui, il nourrit l'opinion de ceux qui parlent déjà de la fraude”. Il a estimé que l'alliance présidentielle n'a aucune proposition. Il s'est demandé d'ailleurs pourquoi l'alliance fait des propositions maintenant alors qu'elle est au pouvoir depuis dix ans et qu'elle ne les a pas appliquées. Le second, ce sont les islamistes. Ils ont politisé l'Islam et le résultat est connu. Et Benyounès de donner les chiffres du drame. Et enfin, le courant démocratique et républicain dont il est l'un des représentants. “Quel que soient les résultats de cette élection, nous allons construire cette coordination, cette alliance”, dit-il. Il appellera encore une fois à “voter utile”, arguant qu'il y a plus de chance que la coordination gagne qu'un parti démocratique qui s'engage seul. Sur la situation économique, Amara Benyounès ne fera aucune concession au gouvernement dont il critiquera les chiffres. Le taux de chômage, les vacataires de long terme, les idées socialistes. Il plaidera pour des solutions hors pétrole, l'entreprise privée, le week-end universel et l'économie de marché. Il dénoncera encore une fois, le terrorisme islamiste tout en saluant l'élan populaire qui a répondu aux attentats du 11 avril par une marche nationale. “Le peuple a dénoncé les attentats et presque toute la classe politique”, dit-il en insistant sur le “presque”. Il regrette qu'en 2007, on s'interroge encore sur les auteurs des attentats terroristes, faisant allusion à Louisa Hanoune tout en égratignant Belkhadem qui a omis de préciser dans sa première déclaration suite à l'attentat contre le Palais du gouvernement que c'est “un crime lâche, un attentat commis par des terroristes” omettant “islamistes”. Le GSPC et al-Qaïda qui ont d'ailleurs revendiqué les actes. “Militairement, le terrorisme a échoué, mais il faut un consensus national”, a-t-il conclu à ce sujet. À la fin, il reviendra sur l'ENTV dont il dénoncera l'attitude qui a consisté à faire l'impasse sur ses interventions. “S'il y avait un débat politique à l'ENTV, c'est sûr qu'il y aurait plus de 70% de taux de participation”, dit-il. Et à ceux qui veulent faire comme Saddam qui a ajouté “Allah Akbar” sur le drapeau irakien, en ajoutant Allah ghalab, il dira à l'assistance de répondre par la même le jour du vote quand ils réclameront des voix. Djilali Benyoub
