Après un renoncement de quelques mois en raison des conditions climatiques hivernales qui constituent un sérieux handicap pour les candidats à l'aventure vers l'éden espagnol, l'émigration clandestine reprend de plus belle sur le littoral témouchentois en ce temps plus clément favorable à la navigation. En effet, après une première tentative avortée de 17 jeunes candidats à l'émigration clandestine,interceptés par la gendarmerie il y a quelques jours, une douzaine d'autres harragas voient à leur tour leur projet tomber à l'eau. Ils sont venus de Nâama, d'Oran, de Bordj Bou-Arréridj, de Tizi Ouzou et de Relizane et se sont retrouvés dans la nuit de dimanche à lundi dans une forêt, non loin de la plage El-Aioune, dans la commune de Bouzedjar, prêts à embarquer dans trois Zodiac pour l'aventure risquée en mer. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Bouzedjar, qui ont eu vent de la présence de ce groupe, en ont décidé autrement. Arrivés sur place vers 2 heures du matin, les gendarmes ont réussi à mettre la main sur le groupe et ce, non sans avoir procédé à l'arrestation du nommé N. F., 26 ans, la tête pensante de cette opération et en même temps guide de ces candidats dans la mesure où ce dernier est originaire de la localité d'El-Amria, donc connaissant parfaitement la région. Ce dernier, rappelons-le, était en contact permanent avec un jeune Algérien originaire de Bouzedjar résidant à Alicante, lequel était chargé d'accueillir les douze immigrés clandestins tout en leur procurant du travail. Cette opération avortée a été donc chèrement payée par ces derniers qui ont déboursé la bagatelle de 10 millions de centimes chacun à N. F. Ce sont là les premiers éléments d'information suite à l'enquête déclenchée par la gendarmerie qui se poursuit et qui a donné lieu à la récupération de trois embarcations (Zodiac), trois moteurs de type Yamaha, 6 jerricans remplis d'essence, des gilets de sauvetage, des effets personnels ainsi qu'une somme en devise estimée à 1 530 euros. Les douze harragas seront présentés devant le procureur de la République près le tribunal d'El-Amria. M. Laradj