Le nombre des jeunes qui tentent de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée ne cesse d'augmenter de jour en jour. Face au désespoir, l'aventure périlleuse est entreprise, quitte à en mourir. Le phénomène vient de prendre de l'ampleur le long du littoral témouchentois sur une distance de 80 km. En effet, l'émigration clandestine de jeunes algériens par voie maritime est devenue un véritable casse-tête chinois pour les autorités de la wilaya dans la mesure où le nombre de tentatives de groupe de jeunes de rejoindre l'autre rive de la méditerranée ne cesse d'augmenter de jour en jour. Il va sans dire que le désespoir qui hante les jeunes algériens en quête d'un emploi ainsi que la dégradation du niveau de vie des familles ont poussé ces derniers à tenter la grande aventure quitte à risquer leur vie. Ainsi, selon certaines indiscrétions, circulant de bouche à oreille à travers les communes côtières à l'image de Bouzedjar, Beni Saf, Rachgoun, etc., ce sont des dizaines de jeunes Algériens qui ont réussi à s'offrir le luxe d'atteindre les côtes espagnoles à l'aide de petites embarcations dotées de moteurs d'une réserve de carburant suffisante, d'équipement de marine (GPS) ainsi qu'une bonne quantité de vivres pour tenir le temps que durera la traversée. Cependant, certains groupes de jeunes auxquels la chance n'a pas souri n'ont pu voir leur rêve s'exaucer soit en raison d'une panne de moteur ou tout simplement ayant été repéré par les gardes-côtes qui ont redoublé de vigilance ces derniers jours devant la multiplication de ces tentatives. C'est le cas des huit jeunes Algériens originaires de Hammam Bou-Hadjar et de Hassi El-Ghella qui ont pris la décision de se rendre en Espagne. Ainsi, après avoir acheté une embarcation en parvenant à collecter des dizaines de millions de centimes, les huit harraga ont pris le large à partir du port de Bouzedjar en pleine nuit du vendredi 28 octobre dernier. Seulement, après avoir parcouru une distance d'environ 30 miles alors que la mer était agitée, ils ont été tout bonnement interceptés par les gardes-côtes de la marine de Beni Saf en faction et ce, avant qu'ils ne soient confiés à la brigade de la gendarmerie qui les a présentés, dimanche dernier, devant le procureur de la république d'El Amria. Par ailleurs, les vols de petites embarcations se sont multipliés durant les mois de septembre et octobre passés au niveau des ports de Beni Saf et de Bouzedjar où l'on a signalé plusieurs plaintes qui auraient été déposées par leurs propriétaires auprès des services concernés. C'est dire combien le phénomène doit être pris au sérieux au niveau de la wilaya de Aïn Témouchent dont la solution ne peut être que celle d'une véritable politique globale de prise en charge des préoccupations de nos jeunes dont l'avenir demeure incertain. Ainsi, l'émigration clandestine n'est pas le fait des seuls africains subsahariens ou des marocains, qui fuient et la misère et l'oppression. Ce mal se trouve aussi du côté du littoral ouest algérien. Il faudra faire face à ce phénomène avant que l'on déplore des pertes humaines en raison des dangers de la mer. Laradj M.