L'appel du GSPC pour le boycott des élections sonne comme un aveu d'échec. Les arguments de Droudkel sont partagés par les anciens chefs du parti dissous, Abassi Madani et Ali Benhadj. Encore une fois, Al-Jazeera a fait l'apologie du terrorisme. Après les coups qui lui ont été assénés par l'ANP ces derniers jours, le GSPC tente de faire diversion en appelant au boycott des élections législatives du 17 mai. Cette brusque intrusion de l'ex-GSPC dans une opération à laquelle il ne croit pas, et qu'il a toujours considérée comme “kofr”, prouve que cette organisation terroriste sous la direction de Droudkel est en désarroi. Vouloir se placer sur le terrain politique, un objectif qui n'a jamais figuré sur le carnet de bord d'al-Qaïda au Maghreb, l'ex-GSPC est en train de démontrer maladroitement qu'il est déchiré par des dissensions et que le courant ne passe plus entre les “al-qaïdistes” et les “salafistes djazairistes” de plus en plus hostiles aux méthodes de Droudkel. L'appel de Droudkel au sujet des élections sonne comme une concession de ce dernier à ses détracteurs qui ne veulent pas s'éloigner des “objectifs politiques” pour lesquels le GSPC a été créé en 1998. Les relations entre les deux tendances ont empiré après les attentats du 11 avril, et il est fort à craindre que ces déchirements seront transformés en une guerre ouverte entre les antagonistes, semblable à celle qui se déroule actuellement entre les “groupes irakiens” proches d'al-Qaïda. L'ex-GSPC qui, depuis son allégeance à al-Qaïda nous a habitués à un discours des plus radicaux, vient de trouver en la chaîne Al-Jazeera un allié certain pour s'adresser à la population, mais aussi à ses troupes désorientées par les discours contradictoires du nouveau GSPC version al-Qaïda. L'appel au boycott des élections risque aussi d'être accompagné par des attentats à la bombe comme celui qui a été perpétré jeudi dernier dans une école de Baghlia, dans la wilaya de Boumerdès. L'on se souvient que le référendum sur la charte nationale a été accueilli par des bombes placées dans la plupart des cas dans les écoles utilisées comme bureaux de vote, comme cela a été le cas à Tidjelabine, toujours dans la wilaya de Boumerdès. Des attentats qui n'ont jamais influé sur le cours des élections bien que le GSPC, en commettant ces attentats, cherche généralement à intimider les citoyens. Mais à chaque fois, il a essuyé un revers puisque les élections ont eu lieu dans de bonnes conditions, même dans les régions les plus reculées. Cela a été vérifié avant-hier tout près de Sid-Ali Bounab et Mizrana, où la délégation du FLN, conduite par Djiar, a eu droit à un accueil enthousiaste des populations de ces contrées infestées par des groupes armés. Les affiches des candidats collées aux arbres et aux pylônes électriques, dans les maquis de Sid Ali Bounab et Mizrana, narguent les éléments du GSPC, incapables d'empêcher les tournées électorales des candidats aux législatives dans ces régions. Par ailleurs, à quelques jours seulement du déroulement de ces élections, les forces combinées de sécurité continuent d'infliger de grosses pertes aux groupes armées de l'ex-GSPC. Pas moins de 23 éléments armés ont été abattus ces derniers jours dans plusieurs maquis du pays où les opérations de ratissage se poursuivent toujours. M. T.