RESUME : Aziza insiste pour aller à l'école. Elle raconte à Dalila avoir rêvé de sa mère. Dans le rêve, elle lui aurait dit de ne pas perdre de temps. Dalila accepte. Elle l'emmène à l'école. Le directeur et la maîtresse ne refusent pas. Ils comprennent son cas délicat. Dalila rentre rassurée. Elle a bonne conscience… - Tu vois, j'ai bien fait de la ramener en classe, dit-elle à son mari, quelques jours après. Aziza va beaucoup mieux et je crois qu'elle a une camarade. - Tant mieux ! réplique-t-il avant de lui demander pourquoi elle ne l'a pas ramenée à la séance chez la psychologue. - Elle n'était pas d'accord de l'envoyer en classe, lui rappelle Dalila. Et je n'ai pas apprécié qu'elle sous-entende que c'est pour que je sois tranquille ! - Soit, mais pour le bien de la petite, il faut qu'elle soit suivie jusqu'au bout ! insiste Saïd. Si tu ne veux pas l'y emmener, je peux m'arranger pour me libérer le lundi après-midi ! - Bonne idée ! réplique-t-elle, en lui donnant le numéro du cabinet. Appelle pour prendre rendez-vous ! La psychologue qu'il joint sans perdre de temps, jugeant que sa femme aurait pu faire un effort, lui fixe rendez-vous pour jeudi après-midi. Dalila va mettre au courant Aziza qu'elle trouve en train de réviser. - Tu as rendez-vous jeudi ! Saïd passera te chercher jeudi et c'est lui qui t'y emmènera. Dis moi, que fais-tu ? l'interroge-t-elle en la voyant cacher une feuille sous ses cahiers. Je peux voir ? - Ce n'est rien… Dalila n'insiste pas même si elle est curieuse de voir ce qu'il y a sur cette feuille. Elle attend que le dîner soit prêt pour les appeler. Aziza prend place à table. Hamida et les garçons mettent de l'ambiance. Après les avoir servis, Dalila trouve une excuse pour s'absenter un moment. Elle va à la chambre et fouille dans les affaires de Aziza. Elle tombe sur des dessins et manque de se trouver mal. Aziza a dessiné des enfants morts, des hommes barbus brandissant des couteaux. - Mon Dieu… Elle réalise que derrière son sourire, sa mine enjouée et son entrain à étudier, Aziza continue de souffrir. Le fait d'extérioriser en dessinant prouve que la psy avait raison. Elle regrette de ne pas l'avoir emmenée en séance. Son orgueil avait pris un coup lorsqu'elle lui avait fait ses remarques. Par sa faute, Aziza a raté des séances qui l'auraient soulagée. - Qu'est-ce que j'ai fait ! Dalila remet les dessins à leur place et reprend son souffle. Saïd remarque son visage pâle. - Ça va ? lui demande-t-il. - Oui, répond-elle, en s'efforçant à sourire. J'ai mal à la tête… Son regard s'arrête sur ses enfants qui dînent tout en discutant des devoirs qui leur restent à finir. Elle croise le regard et le sourire de Aziza. Si les pensées les plus profondes pouvaient se lire, elle aurait su qu'elle ne doit pas s'y fier. La fillette est encore mal et si Dalila est troublée, c'est parce qu'elle a conscience, plus que jamais, d'avoir manqué à son devoir, à ses promesses. Tout ça, par orgueil… A. K. (À suivre)