Le parti au pouvoir en Turquie, issu de la mouvance islamiste, devrait sortir renforcé des élections législatives du 22 juillet et être en mesure de former à nouveau à lui seul le prochain gouvernement, selon les sondages. L'AKP du Premier ministre Tayyip Erdogan est crédité de 38,3% des intentions de vote, contre 34,3% lors du scrutin de 2002, selon une enquête de l'institut Anar réalisée du 6 au 8 mai, après la décision de législatives anticipées en conséquence au blocage au sein du Parlement à propos de l'élection du président de la République. Le rejet de la candidature de l'islamiste Gùl a été accompagné par de gigantesques manifestations organisées par les milieux laïcs, l'armée et le grand patronnat. Seuls le Parti républicain du peuple (CHP) et le Parti de la gauche démocratique (DSP) pourraient franchir la barre des 10% des voix nécessaires pour entrer dans le nouveau Parlement. La question est : l'AKP serait-elle contrainte de former un gouvernement de coalition ? Bien que majoritaire au Parlement, les islamistes, qui se défendent de vouloir promouvoir la démocratie musulmane à l'identique de la démocratie chrétienne, ont dû se résoudre à des élections législatives anticipées à la suite du conflit qui les a opposés à l'élite politique laïque du pays, puissamment appuyée par l'armée, à propos de l'élection présidentielle. L'AKP qui n'a pu faire élire par les députés son candidat à la présidence, le ministre des AE, a fait adopter un amendement constitutionnel prévoyant que le chef de l'Etat serait désormais élu au suffrage universel direct. D. B.