Les autorités de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) ont exprimé leur étonnement au sujet du report de la visite de l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Peter van Walsum, prévue jeudi dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf. “Nous avons été étonnés par le report de cette visite. Nous aurions souhaité être informés à temps et en savoir plus sur les raisons de ce report, le lieu et la date des négociations”, a déclaré le Premier ministre de la RASD, Abdelkader Taleb Omar, lors d'une conférence de presse qu'il a animée jeudi dans le camp du 27-Février. Non sans marquer sa préférence à “la démarche initiale”. “La visite de M. Van Walsum devait être une visite de préparation. Nous comptions nous renseigner sur la méthode de travail, les points qui seront proposés dans les négociations et sur le lieu de la rencontre”, a indiqué le dirigeant sahraoui. Pour ce dernier, le changement de programme n'est pas “la préoccupation première” et, de ce fait, ne va pas influer sur “la volonté du Front Polisario d'entrer dans des négociations avec le Maroc”. “Les Nations unies disent qu'elles vont nous envoyer une lettre et qu'il y aura une rencontre à la mi-juin 2007. Ne précipitons pas les choses et attendons encore avant de prendre une décision”, a affirmé Taleb Omar. Interrogé sur les divergences affichées par le Polisario et le Maroc, concernant l'interprétation de la dernière résolution n° 1754 du Conseil de sécurité, le représentant de la RASD a noté que les raisons se situent dans le fait que “le régime marocain a abandonné le principe du référendum et emprunté la voie unilatéraliste”. “L'ONU a fait savoir que les négociations se tiendront sans conditions préalables. Au cours des négociations, chaque partie tentera donc de défendre son point de vue. Mais, je tiens à rappeler que l'un des aspects positifs de la résolution est dans l'objectif fixé aux négociations, à savoir l'autodétermination. Il n'est pas question de sortir de ce cadre”, a encore relevé le Premier ministre sahraoui. Il a en outre expliqué que la résolution adoptée à l'unanimité, le 30 avril dernier, ne s'appuie aucunement sur le plan marocain d'autonomie, qu'elle a “juste pris note de la proposition du Maroc et de celle du Front Polisario”. Aussi, l'ONU devra, selon lui, jouer le rôle d'“arbitre” si chacune des parties en conflit reste attachée à sa vision lors des pourparlers. “Le secrétaire général et le Conseil de sécurité devront faire des pressions sur la partie qui violera la légalité internationale”, a-t-il insisté, en rappelant que la question du Sahara occidental est avant tout “un problème de décolonisation”. Le numéro 2 de la RASD a, par ailleurs, informé la presse que cette année la commémoration du 34e anniversaire du déclenchement de la lutte armée se déroulera le 20 mai prochain à Mijek, dans les territoires libérés sahraouis. Cette manifestation se tiendra, selon lui, dans un contexte marqué par l'union des Sahraouis autour de la défense de “la liberté, la dignité et la souveraineté”. La région de Mijek, à près de 800 km du territoire algérien et non loin des territoires sous occupation marocaine, accueillera pour la première fois une session du Parlement sahraoui, le 19 mai, ainsi que la célébration du premier anniversaire de “l'Intifada sahraouie”, le 21 mai. H. A.