La police marocaine a arrêté, jeudi, 17 étudiants sahraouis et blessé 17 autres, certains dans un état grave après une intervention “musclée” au campus de Rabat pour disperser un sit-in demandant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, a indiqué hier une organisation sahraouie de défense des droits de l'homme. Selon l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits humains (ASVDH), “l'intervention des forces de répression marocaines s'inscrit dans une campagne d'oppression et de violence menée par ses forces répressives dans l'ensemble des universités du Maroc” contre les étudiants sahraouis. L'ASVDH a ajouté, dans un communiqué transmis jeudi soir à la presse, que la police marocaine a arrêté 17 étudiants sahraouis et blessés 17 autres. Selon des organisations de défense sahraouies, la police marocaine était intervenue “brutalement”, pour disperser une manifestation organisée par des étudiants sahraouis qui célébraient le 34e anniversaire de la création du Front Polisario. Le sit-in était également organisé, précise-t-on, pour demander un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, ainsi que pour dénoncer les arrestations politiques et les disparitions de militants sahraouis. Cette intervention musclée de la police marocaine intervient après les agressions dont ont été victimes des étudiants sahraouis dans les campus universitaires de Casablanca, Marrakech et Agadir, la semaine dernière. Par ailleurs, l'ASVDH souligne, dans son communiqué, que 29 étudiants sahraouis ont été arrêtés par “les forces de répression marocaines” dans les universités de Marrakech, Agadir et Rabat. Une étudiante sahraouie, Sultana Khaya, sauvagement agressée à l'université Cadi Ayad de Marrakech lors de l'intervention des forces de police, a perdu son œil droit, et elle doit comparaître, en compagnie de plusieurs étudiants sahraouis, vendredi, devant le tribunal de la même ville, précise la même source. R. I./AgenceS