Sept étudiants sahraouis, arrêtés le 9 mai dernier par la police marocaine durant une manifestation de protestation au campus universitaire, ont été condamnés, vendredi, à de lourdes peines de prison par le tribunal de première instance de Marrakech, indiquent samedi des organisations sahraouies de défense des droits de l'homme qui estiment “injustes” ces condamnations. Six de ces étudiants sahraouis ont été condamnés à un an de prison ferme, alors que Sultana Khaya, l'étudiante sahraouie qui a été éborgnée par les forces de police marocaines durant leur brutale intervention au niveau du campus de l'université Cadi Ayad de Marrakech, a été condamnée à huit mois de prison ferme. Les sept étudiants sahraouis comparaissaient devant le tribunal de première instance de Marrakech en état d'arrestation, à l'exception de Sultana Khaya, en liberté provisoire. Le procès de ces étudiants, auquel avaient assisté deux observateurs espagnols, s'est déroulé “sous haute surveillance policière”, indique l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'homme commises par l'Etat marocain (ASVDH). “Les familles des étudiants ont été interdites d'entrer dans la salle d'audience, ainsi qu'un grand nombre de leurs amis, ce qui a poussé la défense à protester contre ces pratiques restrictives et se retirer”, ajoute l'ASVDH, selon laquelle le retrait des avocats de l'audience “n'a pas empêché la cour de prononcer ces lourdes et injsustes sentences à la fin d'un procès inéquitable”. Le 9 mai dernier, des étudiants sahraouis de l'université Cadi Ayad de Marrakech avaient observé un sit-in de protestation et de soutien aux étudiants sahraouis d'Agadir qui avaient été agressés par d'autres étudiants, formés en milice, du mouvement culturel amazigh, et, ensuite, arrêtés par la police marocaine. Leur sit-in a été brutalement dispersé par la police marocaine qui avait chargé et passé à tabac les étudiants et étudiantes sahraouis, faisant de nombreux blessés, dont Sultana Khaya, qui perdra son œil droit dans “cette sauvage intervention”, selon le Comité sahraoui de défense des droits de l'homme (Codesa). R. I./Agences