C'est d'une façon risquée, mais qui s'est avérée, il faut le reconnaître, très fructueuse, que l'entraîneur portugais du Mouloudia d'Oran a mis fin, ne serait-ce que temporairement, au problème financier qui hantait l'esprit des joueurs. Mieux, Eurico Gomès a très bien su redonner une âme et beaucoup d'envie et de motivation au groupe mouloudéen qui semblait pourtant aux antipodes de ce qu'exige en matière de préparation psychologique une rencontre de l'importance, que les Rouge et Blanc sont appelés à disputer ce jeudi à Aïn Defla face à la JSK. Lundi après-midi, à la fin de la séance d'entraînement, Gomès sonde au cas par cas ses éléments sur leur degré de motivation à la veille de ce quart de finale tant attendu. Relevant un taux assez élevé d'insatisfaction chez ses protégés en raison des sommes minimes qu'ils ont perçues, le Lusitanien leur annonce que dans ces conditions, il est démissionnaire. Cette annonce aura l'effet d'un véritable séisme psychologique aussi bien dans l'entourage du club que dans ses hautes sphères, comme en témoigne la visite express qu'il a eue de son président, lequel a essayé de le convaincre de rester. C'est donc tout naturellement que la séance d'entraînement d'hier matin a enregistré la présence du président Youssef Djebbari, qui s'est fait aider de la crédibilité financière de l'ex-manager général Abdelkader Benabbou, pour tenir un langage direct aux joueurs au cours d'une réunion improvisée qui aura duré un bon quart d'heure. L'arrivée ensuite, après près de 40 minutes, de retard étudié, de l'entraîneur Eurico Gomès, a été suivie d'une seconde réunion d'un quart d'heure qui a mis cette fois-ci les joueurs et le président face à face. Des réclamations de Gilles Binya qui devait percevoir ses arriérés hier en début d'après-midi aux coups de gueule de Daoud Bouabdallah et de Farid Belabbès à propos du “peu d'argent” qu'ils ont touché en liquide, en passant par les promesses de Djebbari de répondre favorablement aux attentes financières de tout un chacun à condition de battre la JSK, cette réunion a retardé la séance d'entraînement de près d'une heure. Mais à voir l'envie et la détermination dont ont fait montre les joueurs et l'ambiance conviviale et bon enfant qui régnait lors de cette séance de travail, tout laissait croire hier que le groupe est prêt pour la “bataille d'Aïn Defla”, ville qu'ils devaient rallier hier à partir de 16 heures. Il conviendrait de signaler par ailleurs les absences fort remarquées de Daoud Sofiane et de Seddik Bouhedda qui ont fait l'impasse sur cette séance. Une séance qui, pour l'anecdote, n'a pu avoir pour cadre le stade Fréha-Benyoucef qu'à la faveur du geste de la formation du Kawkab de Bastie (régionale 3) qui a consenti à sacrifier son créneau horaire pour laisser le MCO s'entraîner. A. KARIM