La défaite face à l'USMA et plus particulièrement la manière avec laquelle le MCO a perdu cette joute ont finalement sonné le glas de l'ère de l'entraîneur portugais, Eurico Gomès. N'ayant ni la confiance de ses joueurs, ni celle des supporters du club, ni l'approbation de ses dirigeants, Eurico Gomès a ainsi démissionné jeudi après-midi de son poste au MCO, à l'issue de la défaite au stade Omar-Hammadi de Bologhine. Même s'il ne l'a pas annoncé à ses joueurs, Gomès a, en effet, clairement informé son président, Youssef Djebbari, de sa décision de rendre le tablier avant même de quitter l'enceinte usmiste. L'entraîneur adjoint, Sebbah Benyagoub, et le manager général, Habib Benmimoun, en seront, eux aussi, avisés. Une démission acceptée par le premier responsable du club oranais, lequel commençait à ne plus pouvoir supporter l'énorme pression de la famille mouloudéenne qui réclamait, depuis déjà quelques semaines, le départ du Lusitanien, considéré comme “le responsable direct de l'actuelle situation de l'équipe au classement”. Cela s'est encore vérifié au bord de la mer algéroise dans la mesure où c'est un bien triste jeudi que celui qu'ont vécu, avant-hier, les supporters et inconditionnels du Mouloudia d'Oran. Principalement les téméraires qui ont accompagné leur équipe à Bologhine. Beaucoup d'entre-eux ont “pleuré à chaudes larmes” après le coup de sifflet final de l'arbitre. Par dépit, colère ou encore avec énormément de regrets. Les regrets d'avoir “probablement raté une belle opportunité de réussir quelque chose de positif face à l'USMA”. “Mais les choix incompréhensibles et très bizarres de Gomès, qui a commis la grave erreur de laisser sur le banc de touche deux joueurs de la trempe de Bouazza Feham et Berradja Seddik, alignant une équipe complètement disloquée, nous ont privé d'un résultat positif”, témoigneront quelques-uns de ces supporters. Cet avis a été d'ailleurs largement partagé par tous ceux qui ont suivi la retransmission télévisée de la rencontre sur une chaîne satellitaire arabe bien connue. L'alignement d'entrée des trois “recrues” africaines, le choix de débuter le match avec deux arrières gauches (Hamidi et Bengorine) pour un seul poste ainsi que le placement de Benzerga dans l'axe de la défense sont autant de griefs retenus contre Gomès qui sont ainsi venus s'ajouter aux gravissimes erreurs stratégiques d'avoir laissé (délibérément) à la maison Sofiane Hanitser et Chaïb Toufik, et sur le banc Feham Bouazza et Seddik Berradja. Résultat de ces choix inédits : une première mi-temps catastrophique pour les Hamraoua qui, ballottés par l'USMA, sont réellement passés à côté d'une déculottée historique au stade Omar-Hammadi. “Graves erreurs stratégiques” Le très différent visage de l'équipe montré en seconde période après l'incorporation de Feham et de Berradja est d'ailleurs venu contredire de la plus élémentaire des manières les faux calculs d'Eurico Gomès. “À voir comment la physionomie de la rencontre a changé après l'incorporation du tandem Feham-Berradja nous laisse croire qu'avec Chaïb et Hanitser en plus, le MCO aurait pu prétendre à mieux et mettre à profit les errements défensifs des Usmistes. Malheureusement pour nous, Gomès s'est entêté à faire jouer ses protégés”, pestera, en ce sens, un cadre de la bâtisse mouloudéenne. Outre la défaite face à l'USMA, les choix très contestés du Portugais lui ont, en outre, valu d'être copieusement traité de tous les noms par les supporters oranais présents au stade Bologhine. Un des proches de la direction, fou furieux et au bord de la crise de nerfs, “à cause, dit-il, des choix suicidaires de Gomès” s'en est directement pris à lui ainsi qu'à son adjoint Sebbah Benyagoub à la mi-temps, et n'était l'intervention de tierces personnes, il l'aurait même “atteint” dans son intégrité physique. Le considérant comme la principale cause de la défaite de jeudi, les proches accompagnateurs de l'équipe et les supporters exigeront d'ailleurs tout simplement son départ immédiat. Revendication satisfaite puisque juste après la rencontre, Eurico Gomès l'annoncera à son président, quittant ainsi son poste par la plus petite des portes, non sans avoir laissé de graves séquelles qui seront très difficiles à faire oublier. A. Karim