Des milliers de Vénézuéliens devaient battre encore le pavé de Caracas pour réclamer le maintien de la chaîne privée RCTV (Radio Caracas Télévision), à la veille de sa fermeture décidée par le président socialiste Hugo Chavez pour ses positions hostiles envers son gouvernement. À la tête du cortège, des journalistes, des artistes et des militants de l'opposition ont défilé sous la surveillance de 2 500 policiers et 1 200 partisans de Chavez jusqu'au siège de la chaîne, dont le gouvernement a refusé le renouvellement de la licence.RCTV devait cesser d'émettre hier à minuit pour être remplacée par la télévision socialiste TVES, financée par l'Etat. RCTV a fait appel à la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) pour violation de la liberté d'expression et a protesté également contre une décision de la Cour suprême lui demandant de remettre tous ses équipements à la commission gouvernementale des télécommunications. Elu président en 1999, Chavez, qui reproche à la chaîne privée le ton acerbe de ses journaux et surtout le soutien au coup d'Etat avorté des milieux d'affaires contre son régime, en 2002, s'était juré de la fermer après avoir été réélu en décembre 2006 pour un mandat de six ans. Le Sénat américain, l'Organisation des Etats américains (OEA), dont le siège est à Washington, ou encore le Parlement européen ont également exprimé leur préoccupation au sujet de la liberté d'expression au Venezuela. D. B.