Dans une déclaration à la presse rendue publique hier, le vice-président de l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH), Abdelhamid Amin, a affirmé que la torture est toujours d'actualité au Maroc. Sans ambages, le responsable d'une organisation non gouvernementale des droits de l'homme a déclaré que la torture est toujours pratiquée au Maroc, notamment au centre de détention secret de Temara près de la capitale, Rabat. “La torture au Maroc est toujours d'actualité, malgré la promulgation d'une loi la criminalisant et le débat sur la fin des atteintes graves aux droits de l'homme”, a notamment révélé Abdelhamid Amin, vice-président de l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH). Poursuivant dans le même sens, il affirmera “n'être pas étonné par les images de torture dans ce centre de détention”, publiées ces derniers jours par certains journaux marocains. Effectivement, des images de différents types de torture pratiquée dans le centre de détention secret de Temara, notamment contre des personnes arrêtées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ont été publiées ces derniers jours par plusieurs quotidiens marocains. Rappelant que son association avait déjà organisé une manifestation devant ce centre de détention secret et demandé la “fermeture” centre de détention secret de Temara, Abdelhamid Amin indiquera que “les autorités défient toujours l'opinion publique et les droits de l'homme au Maroc”. Ceci étant, durant les trois dernières années, les organisations internationales des droits de l'homme, notamment Amnesty International (AI) et Human Rights Watch (HRW) n'ont pas cessé de dénoncer la pratique de la torture dans les prisons marocaines. En effet, les différents rapports annuels de ces deux organisations non gouvernementales internationales ont mis l'accent sur l'existence au Maroc de centres de détention secrets, y compris dans les prisons, où est pratiquée la torture sous toutes ses formes, notamment contre les personnes accusées de terrorisme, les défenseurs des droits de l'homme, des syndicalistes et des militants sahraouis. Ainsi, Rabat est toujours dans le collimateur des ONG occidentales de défense des droits de l'homme, lesquelles se basent dans leurs rapports sur les comptes rendus des militants marocains dénonçant les fréquentes violations, dont sont victimes les détenus d'opinion et les indépendantistes sahraouis notamment. Ce cri d'alarme de l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH) constitue une preuve supplémentaire, qui vient accabler le Makhzen. Enfin, cet organisme estime que pour que le Maroc “soit un pays débarrassé de la torture et de l'impunité, il faut que soient ratifiées l'ensemble des conventions internationales de lutte contre la torture”. Elle soulignera également qu'“il faut également que la justice soit transparente et indépendante”. K. ABDELKAMEL