À Béni Zmenzer, tout comme au village Bouassem, dans la daïra de Béni Douala, l'heure était hier à la colère et la à consternation. Tous les magasins et les établissements publics de la région sont restés fermés durant toute la journée. Les habitants et les commerçants de la localité ont décidé d'observer une journée de protestation pacifique en signe de solidarité avec la famille de Saïdi Rachid, un jeune de 24 ans assassiné la veille par un groupe armé non encore identifié. Le jeune en question, pour rappel, allait prêter main forte à des voisins qui criaient au secours après qu'un groupe d'individus armé eut pénétré dans leur demeure, dans la nuit de dimanche à lundi vers 3h du matin, lorsqu'un des cinq malfaiteurs lui tira dessus à bout portant le tuant sur le coup. La victime a été immédiatement évacuée vers le CHU Nédir-Mohamed mais c'était juste pour constater le décès. La mort avait eu déjà raison d'elle. Une enquête a été ouverte par la brigade de gendarmerie de Draâ Ben Khedda pour tenter d'élucider ce crime qui polarise depuis lundi matin l'actualité dans la région et qui relance encore une fois le sujet de l'insécurité en Kabylie. Ainsi, les habitants de Béni Zmenzer pour lesquels ce genre d'acte n'est pas nouveau, puisque des assassinats similaires sont déjà enregistrés dans leur région, voulaient encore, à travers leur action de protestation d'hier, réitérer leur exigence de doter cette localité d'une structure de sécurité. Il est à noter qu'effectivement la commune de Béni Zemenzer, relevant de la daïra de Béni Douala, ne dispose jusque-là d'aucune structure de sécurité. Depuis le départ de la brigade de gendarmerie de Béni Douala suite aux évènements qu'a connus la région en 2001, les trois communes que compte cette daïra ne disposent que d'une sûreté de daïra qui ne peut pas assurer une large et efficace couverture sécuritaire dans la région. Ce qui a favorisé depuis quelques années déjà l'apparition de groupes de malfaiteurs et facilité leurs activités criminelles dans cette localité tout comme dans les autres localités de la wilaya où aucun corps de sécurité n'est présent. En plus du terrorisme qui ne cesse de faire parler de lui, ces derniers mois en Kabylie, le manque de couverture sécuritaire dans la région, et son inexistence dans certaines localités, a donné naissance, faut-il le souligner, à de nouveaux phénomènes des plus dangereux et qui rendent chaque jour un peu plus la vie, aux citoyens de la région, des plus insupportables. Les kidnappings, les faux barrages, les assassinats et les rackets sont devenus des faits presque banals à Tizi Ouzou. La population locale vit constamment dans la psychose en attendant la concrétisation de promesse des responsables de l'Etat qui ne ratent pas la moindre occasion pour annoncer de nouvelles mesures sécuritaires, d'élargir la couverture à toutes les localités de la wilaya et un redéploiement du corps de la gendarmerie dont l'activité reste, est-il nécessaire de le préciser, très timide dans la wilaya de Tizi Ouzou. S. LESLOUS