Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a appelé solennellement à l'union politique en matière de lutte antiterroriste devant le Sénat, hier au premier jour de la rupture du cessez-le-feu d'ETA. “L'union des forces démocratiques est une valeur essentielle” en matière de lutte antiterroriste, a déclaré M. Zapatero lors d'une séance de questions d'actualité au Sénat au lendemain de l'annonce par ETA de la rupture de sa trêve, effective à compter d'hier. “Je vais employer la même fermeté et détermination à combattre les menaces d'ETA que j'ai employée pour rechercher la paix (...) C'est une tâche difficile qui nécessite cet appui”, a déclaré le chef du gouvernement socialiste, appelant à un “consensus maximum” sur la question basque. Le leader de l'opposition de droite, Mariano Rajoy, a fait du dossier basque son principal angle d'attaque contre la politique du gouvernement socialiste et a réclamé, mardi à M. Zapatero, une “clarification” pour ôter “tout ambiguïté” concernant son attitude vis-à-vis d'ETA. M. Zapatero, qui doit rencontrer M. Rajoy, lundi à la présidence du gouvernement espagnol, avait investi toute son énergie dans la recherche d'une issue négociée au conflit basque après le “cessez-le-feu permanent” décrété par ETA en mars 2006. Mais ce “processus de paix” n'a débouché sur rien de concret et, mardi, ETA a annoncé officiellement qu'elle mettait fin à sa trêve, cinq mois après un attentat meurtrier à l'aéroport de Madrid, enterrant définitivement les espoirs de paix de M. Zapatero. “Tous nous pouvons être à la hauteur des circonstances”, a déclaré hier M. Zapatero, faisant allusion aux critiques incessantes du Parti populaire (PP, droite) sur sa politique basque. “Je demande qu'on aille tous dans le sens voulu par une majorité d'Espagnols, à savoir la lutte contre le terrorisme et la fin de la violence”, a insisté le chef du gouvernement.