Violences n L'Espagne était ce samedi, matin, sous le choc et l'indignation, après l'assassinat au Pays Basque d'un élu municipal socialiste. Isaias Carrasco, ancien conseiller municipal de Mondragon, a été abattu par balles alors qu'il sortait, hier, vendredi, de son domicile de cette petite ville basque, en compagnie de sa fille et de son épouse. Condamnant cet «attentat criminel», le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, a martelé que les Espagnols ne laisseraient pas l'ETA «interférer» sur le scrutin de ce dimanche Zapatero avait, lui-même, été élu il y a quatre ans à la surprise générale, trois jours après les meurtriers attentats perpétrés par des terroristes contre des trains de banlieue à Madrid faisant 191 morts. «Les terroristes ont voulu interférer dans la manifestation de la volonté pacifique des citoyens convoqués aux urnes. Mais la démocratie espagnole a démontré qu'elle n'admettait pas les défis de ceux qui s'opposent à ses principes de base et à ses valeurs essentielles», a assuré Zapatero, le visage crispé. Son rival conservateur, Mariano Rajoy, s'était radicalement opposé à la négociation manquée de 2006 entre le gouvernement socialiste et l'ETA, qu'il a qualifiée récemment de «pire échec de la législature. Le Parti socialiste (Psoe) de Zapatero, favori des législatives, et le Parti populaire (PP droite) de Rajoy ont d'un commun accord décidé de mettre fin à la campagne électorale avec quelques heures d'avance sur la clôture officielle, hier, vendredi, à minuit. Les partis et syndicats espagnols ont, de leur côté, exprimé dans une résolution unitaire leur condamnation la plus ferme de l'assassinat et invité les citoyens à répondre à ce crime avec sérénité et fermeté démocratique. «C'est un acte sauvage, point. Nous en avons ras-le-bol de la violence de l'ETA. Nous en avons assez qu'elle agresse le peuple basque en assassinant nos enfants et en tachant notre nom», a, pour sa part, réagi le chef du gouvernement autonome basque. Madrid avait relevé le 21 février l'alerte nationale antiterroriste à son niveau maximum, craignant précisément un attentat meurtrier de l'ETA en cette période électorale. Le groupe armé, responsable de la mort de 822 personnes en 40 ans, a perpétré pendant la campagne deux attentats à la bombe au Pays Basque, sans faire de victimes. L'assassinat, d'hier, vendredi, a dynamité la fin d'une campagne convenue, alors que Zapatero multipliait les appels à la mobilisation, craignant que son statut de favori ne démobilise un électorat socialiste plus porté à l'abstention que celui de la droite.