L'UE a alloué 25 millions d'euros supplémentaires à la lutte contre la malnutrition au Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger), a annoncé hier la Commission européenne. La commission a adopté un plan d'aide humanitaire de 15 millions d'euros en faveur des populations vulnérables confrontées à des crises plus durables dans la région du Sahel qui s'ajoute aux 10 millions d'euros déjà imputés cette année sur le budget de l'aide alimentaire pour répondre aux besoins nutritionnels à court terme au Sahel. L'UE, qui appelle à “l'adoption de plans préventifs pour éviter les crises alimentaires”, souligne que cette aide est destinée à réduire la malnutrition aiguë et le taux de mortalité des populations les plus vulnérables, en particulier les quelque 1,3 million d'enfants de moins de cinq ans gravement sous-alimentés et les cinq millions de femmes enceintes et allaitant. Le taux de mortalité infantile au Sahel, l'une des régions les plus sous-développées et les plus pauvres au monde, est l'un des plus élevés au monde et la malnutrition est associée à près de 60% de la totalité des décès parmi les enfants. Une série de chocs extérieurs — sécheresse, invasions de criquets, épidémies, inondations (la fréquence des catastrophes naturelles a augmenté de 94% dans cette région), retombées de l'agitation des conflits dans les pays voisins — ont aggravé la situation nutritionnelle déjà précaire des populations les plus vulnérables et détérioré gravement les mécanismes permettant d'y faire face. Le commissaire chargé du Développement et de l'Aide humanitaire par intérim, M. Olli Rehn, a déclaré que l'UE doit “agir de manière plus préventive” dans la lutte contre les causes profondes de la malnutrition aiguë et la mortalité infantile qui en résultent. “Trop souvent, l'aide internationale arrive trop tard, lorsque la crise alimentaire est déjà déclarée. Nous devons tirer les leçons de la crise alimentaire de 2005 au Niger”, a-t-il affirmé. En 2005 et 2006, la commission a fourni 48,8 millions d'euros d'aide humanitaire aux populations vulnérables des cinq pays considérés comme prioritaire. R. N./Agence