Dans un temple du 5-Juillet archicomble, les Verts sont carrément passés à côté de leur sujet. La sélection nationale s'est inclinée hier au stade du 5-Juillet devant son homologue de la Guinée sur le socre de 2 buts à 0. Une défaite qui met sérieusement en péril sa qualification à la phase finale de la CAN-2008. Il faut dire que les Algériens ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes, eux qui ont laissé, hier, la Guinée développer son jeu et repartir avec un succès salutaire et mérité. Le staff technique, qui a opté dès le début du match pour une option tactique prudente, se privant d'attaquants de métier, a commis des erreurs graves qu'il a tenté vainement de rectifier en second période après la première réalisation des visiteurs. À vrai dire, Robert Nouzaret est un entraîneur rusé réaliste, il sait très bien qu'au-delà de la passion et l'engouement que peut susciter ce genre de rendez-vous, rien ne peut remplacer la réalité du terrain, c'est-à-dire, le jeu. Et dans son registre, l'on comprendra très vite dès l'entame des débats que les Verts en étaient totalement dépourvus. Des Guinéens plus présents dans le duel, plus agressifs et largement mieux disposés sur le terrain de façon à museler le milieu de terrain algérien avec une présence massive dans ce compartiment du jeu, allaient rapidement prendre les rênes du jeu. Fayndunu and co, grâce à une meilleure circulation du ballon, acculeront les Algériens dans leurs derniers retranchements pendant une bonne dizaine de minutes sans pour autant parvenir à tromper la vigilance de la citadelle algérienne. Au fil des minutes, l'étau se resserre davantage sur les Algériens et ce ne sont certainement pas les essais sporadiques de Ziani (13') et Meniri (19') ou encore cette occasion inouïe de Meniri (40') qui viendront contredire la thèse d'une domination copieuse des visiteurs. En fait, si les occasions de but étaient du côté algérien, le monopole du jeu restait entre les mains de la bande à Nouzaret. Enfin, jusqu'à cette fatidique 42' où Fayndunu appuie sur le champignon et décale magistralement son attaquant qui à son tour sert un caviar à Mansaré qui ne se fera pas prier pour ouvrir le score au milieu d'un silence de cathédrale dans un temple archicomble (42'). Une action de toute beauté comme à l'entraînement qui se passera sous les yeux des Verts impuissants. Pour les centaines de milliers de supporters algériens qui sont venus de partout de cette vaste Algérie pour soutenir les leurs, c'était comme si le ciel leur tombait sur la tête surtout que quelques instants plus tard, un attaquant guinéen manquait miraculeusement le coup de grâce. En effet, sorti un peu de manière hasardeuse à la réception d'une balle anodine, le gardien Hadjaoui trompé par le rebond, laisse filer son vis-à-vis qui, heureusement, bute sur le poteau. Ouf ! Direction les vestiaires pour la pause citron, Cavalli avait tout intérêt à revoir sa pâle copie. À commencer par le compartiment offensif. C'est ce qu'il a fait avec l'incorporation de Nourredine Daham à la place de Antar Yahia. C'est du reste de la sorte qu'il fallait débuter le match au lieu de priver la sélection nationale d'un véritable attaquant de pointe. En seconde période, les Verts reviennent sur le terrain avec de meilleures intentions, mais les Guinéens restent plus dangereux, témoigne cette occasion, à la 54', lorsque Smaïl Bangora prend de vitesse la défense algérienne mais, fort heureusement, encore une fois, il pousse trop son ballon qui sera stoppé difficilement par Hadjaoui. Condamnés à réagir, les Verts vont alors opter pour l'attaque à outrance. Cette manière d'opérer allait quelque peu créer des opportunités pour les coéquipiers de Bouguerra, tout près de rétablir l'équilibre suite à un corner bien botté par Belhdaj (58'). Mais, devant le regroupement de la défense adverse, l'incorporation d'un autre attaquant de pointe était prioritaire. C'est alors que Cavalli fait entrer en jeu Karim Ghilès. Mais, cela n'allait rien changer dans la physionomie du match avec un Sily national de plus en plus menaçant. À la 86', Feindenou achèvera les Algériens d'un beau tir des 18 mètres pour le second but. S'en était fini des espoirs algériens. Désormais, le destin des Verts n'est plus entre leurs mains surtout. Une pelouse impraticable La rencontre Algérie-Guinnée s'est déroulée dans une pelouse impraticable. En effet, les Verts avaient du mal à faire circuler le ballon, atteste le nombre de balles perdues tout au long de la rencontre. Il faut dire que même les joueurs se sont énormément plaints de l'impraticabilité de la pelouse au cours de la séance d'entraînement qui s'est déroulée la veille du match. Du chantage à la prime de match ? Nous apprenons de sources dignes de foi que les joueurs de l'équipe nationale ont posé, vendredi soir, le problème de la prime du match contre la Guinée et celui des indemnités journalières. Dans une réunion avec les responsables de la FAF, les joueurs ont exigé de percevoir la prime en cas de victoire juste après le match. Sachant qu'ils ont attendu seulement quelques jours pour empocher celle du match contre le Cap-Vert (2-2), soit 2 000 euros. S. B.