C'est en fin de compte ce matin, lundi 25 juin 2007, que passera, devant la chambre d'accusation de la cour d'Alger, l'affaire du détournement de quelque 22 milliards de dinars dont a été victime la Banque nationale d'Algérie (BNA). La chambre d'accusation devra statuer sur le renvoi ou non du dossier devant la juridiction compétente et ce, selon la nature des chefs d'inculpation retenus contre les accusés. C'est en effet selon les charges retenues que cette affaire sera jugée par la juridiction criminelle ou correctionnelle. Les dossiers relatifs aux détournements étant désormais correctionnalisés, c'est cette juridiction qui se saisira de l'affaire, à moins que d'autres charges ne soient retenues contre les mis en cause. Pour rappel, cette affaire, qui a éclaté suite à une inspection de la banque à la fin de l'année 2005, a connu d'autres péripéties, comme la fuite du principal accusé, Abderrahmane Achour, vers le Maroc d'où il a été expulsé. Certaines sources proches de ce dossier affirment même que cet accusé a acquis beaucoup de biens dans le royaume chérifien. Le mandat d'arrêt international, lancé par la justice algérienne, est intervenu après que la section de la police économique eut établi l'existence d'un détournement évalué à quelque 22 milliards de dinars et dont ont été victimes les trois agences de la BNA situées à Bouzaréah, Koléa et Cherchell. Le stratagème utilisé durant 3 ans de 2002 à 2005, était très simple : des crédits et des escomptes accordés à des commerçants et des industriels n'ouvrant pas droit car n'ayant pas les garanties requises pour bénéficier de telles largesses de la banque. Pis, l'enquête de la police a démontré que certaines entreprises ne sont en réalité que des sociétés fictives créées spécialement pour encaisser ces crédits ; elles n'ont, ni avant ni après cette date, réalisé la moindre transaction commerciale. Bien entendu, sans complicité de banquiers toutes ses opérations frauduleuses n'auraient pas pu avoir lieu. La décision que rendra aujourd'hui la chambre d'accusation est très attendue, car si elle décide de transmettre le dossier à la juridiction compétente, la date du procès sera arrêtée dans les tout prochains jours. La chambre d'accusation peut aussi ordonner un complément d'enquête si les magistrats qui la composent estiment que des zones d'ombre subsistent ou que l'instruction n'est pas terminée. SaId ibrahim