Badauds, intellectuels, fonctionnaires, jeunes et moins jeunes en petits groupes occupent les différents pavillons sous le regard des gendarmes prêts à répondre à toutes les questions susceptibles de satisfaire la plus indiscrète des curiosités. Cette année, les journées portes ouvertes sur la Gendarmerie nationale sont marquées par une meilleure qualité des visiteurs. S'il est vrai, en effet, que les chérubins des quartiers avoisinant l'Oref arrivent en force, les vacances scolaires aidant, on peut noter que d'autres catégories de la société sont venues pour, notamment, d'autres buts. Des étudiants fraîchement diplômés sont là en quête de renseignements à même de les mettre dans le bain. Au pavillon recrutement, on n'hésite plus à “déposer” sa candidature après un petit entretien avec le personnel qualifié. La procédure reste le seul facteur déterminant. Longtemps perçue comme un corps dont la mission se limitait au maintien de l'ordre, la gendarmerie, grâce à sa stratégie de communication, a su convaincre les dizaines de potentiels candidats à s'engager dans ses différentes structures. Deux jeunes filles diplômées en chimie industrielle, que nous avons rencontrées sur place, n'arrêtaient pas de questionner le commandant Djaouida Lefkir sur tout ce qui a trait aux modalités de recrutement. Elles sont mues par une même idée : “La discipline et la formation de qualité qu'on retrouve dans ce corps d'élite.” Au niveau des autres pavillons, les citoyens suivent avec un vif intérêt les informations données par les gendarmes en matière de lutte contre la criminalité menée par les services de la Police judiciaire. On touche aux différents appareils utilisés par la Police scientifique. On écarquille les yeux sur les nouveaux procédés, Afis, Ibis, la sécurité des nouvelles technologies forensics. Des noms barbares qui incitent à des interrogations mais suscitent à la fois un grand respect pour le gendarme pris souvent comme agent de répression. Dehors, les différents types de motocycles sont carrément pris d'assaut par les jeunes. On grimpe, on enfonce la tête dans l'impressionnant casque et on se fait prendre en photo. La bousculade au pavillon est inévitable. Sur la grande esplanade de l'Oref, l'hélico, un Ecureuil, est devenu un objet familier. Les curieux y prennent place en posant face aux portables dotés de caméras. Il y a lieu de noter que parmi les visiteurs, on compte des étrangers, particulièrement des Chinois qui n'ont d'ailleurs raté aucun maillon de la chaîne d'exposition. Li Hue (nous nous excusons de la mauvaise transcription éventuellement) qui ne parle que sa langue trouve magnifique cette exposition. Son pouce dirigé vers le haut suffit comme explication. ALI FARÈS