Les hôpitaux de la capitale irakienne n'arrivent plus à faire face au flux de plus en plus important de blessés, particulièrement depuis le siège imposé par les forces coalisées. Le Comité international de la Croix-Rouge a tiré la sonnette d'alarme quant à la situation sanitaire à Bagdad. Les installations hospitalières de la capitale irakienne sont totalement débordées devant le nombre impressionnant de blessés qui y affluent, sans interruption parfois. “A Bagdad, les hôpitaux ont atteint les limites de leurs capacités en personnel et en matériel”, a affirmé le porte-parole du CICR. L'hôpital Al Yarmouk, accueille jusqu'à 100 blessés par heure, d'où la difficulté, voire l'impossibilité de répondre à toutes les sollicitations. L'autre hôpital de Bagdad est pratiquement hors service. Il est dans l'impossibilité de traiter les victimes des combats, à cause de l'absence totale de moyens de première nécessité. Il faut dire que les hôpitaux de cette ville font face à d'innombrables problèmes. L'électricité, indispensable pour bon nombre d'activités, n'est pas disponible en raison de la destruction de la majorité des installations électriques et énergétiques par les bombardements ininterrompus de l'aviation américano-britannique, sans compter les milliers de missiles de croisière tirés des porte-avions. L'eau est également devenue une denrée rare, pour les mêmes raisons. La situation est réellement catastrophique et parfois, selon les témoignages parvenus de Bagdad, le personnel hospitalier est impuissant devant des cas nécessitant les premiers soins. Les médicaments les plus élémentaires sont introuvables, tant tous les stocks ont été épuisés et que l'approvisionnement est carrément impossible, à cause de la situation militaire. Pendant ce temps, les bombes américaines font davantage de victimes et de blessés quotidiennement. Devant le nombre considérable de personnes nécessitant des soins, tous les stocks de médicaments sont sur le point de s'épuiser. “Les stocks de fournitures médicales s'amenuisent, en particulier le matériel d'urgence”, a affirmé le porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Iain Simpson. Il a tenu à préciser que “quand le conflit a commencé, il y avait assez de matériel et de fournitures pour assurer le fonctionnement normal des hôpitaux de Bagdad pendant plusieurs semaines, mais ceci n'est pas une situation médicale normale”. L'OMS indique qu'un important stock de médicaments est entreposé en Jordanie. Cependant, son acheminement en Irak n'a pas pu se faire en raison de la situation sécuritaire. Pour l'instant, il n'y a pas eu de cas de maladies endémiques, tel le choléra, signalés comme le craignaient les organisations humanitaires mondiales. Par ailleurs, l'Unicef s'inquiète, quant à elle, du sort des enfants irakiens, présents dans les zones de combats, qui pourraient souffrir de “traumatismes psychologiques aigus”. Le flux de réfugiés vers les pays limitrophes n'a pas eu lieu comme le prévoyaient le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Dans le sud de l'Irak, la situation commence à devenir alarmante, parce que l'aide humanitaire arrive au compte-gouttes dans cette région. Ceci est dû, semble-t-il, au fait que le port d'Oum Qasr ne peut pas accueillir les bateaux de gros tonnage. L'éloignement du seul moulin de la région, situé à Bassorah, constitue un handicap supplémentaire pour l'acheminement des vivres. On redoute également que ce moulin soit hors d'usage à cause de la guerre. K. A.