Les éléments appartenant à des réseaux terroristes rentrés en Grande-Bretagne après avoir reçu des entraînements en Afghanistan se chiffrent à quelque 4 000 personnes, a indiqué hier le Sunday Telegraph qui cite une source sécuritaire de “haut niveau”. Ce chiffre dépasse les estimations les plus alarmistes communiquées jusqu'à présent par les services de sécurité britanniques qui avaient estimé à 2 000 le nombre d'éléments terroristes appartenant à 219 cellules se réclamant d'Al Qaïda. Selon le journal, cette différence d'estimation est peut-être due au fait que certains d'entre eux aient abandonné les activités terroristes après leur retour d'Afghanistan. Pour le Sunday Telegraph, ce chiffre “effarant” soulève des interrogations concernant la maîtrise des frontières britanniques et la capacité des services de renseignement et de sécurité à garantir la sécurité dans le pays. Ces données seraient à l'origine de l'annonce par le gouvernement de concertations avec les partis en vue de parvenir à un consensus autour de la promulgation d'une nouvelle loi antiterroriste plus sévère. La nouvelle loi vise, notamment, à prolonger le délai de détention sans jugement des suspects et à les condamner lorsqu'ils sont déférés devant les tribunaux en utilisant les PV des écoutes téléphoniques comme preuves pénales. The Observer a, dans ce contexte, indiqué que les services de sécurité ont proposé au gouvernement la détention sine die de personnes soupçonnées de lien avec le terrorisme sans être accusées. Le délai légal maximum de détention est actuellement de 28 jours. La proposition a été examinée lors d'une réunion entre le Premier Ministre britannique Gordon Brown et les responsables de la police, a indiqué The Observer. Selon des sources gouvernementales, la tendance dominante serait l'adoption d'un délai maximum de détention des suspects pour éviter de créer un Guantanamo bis, centre dans lequel, rappelle-t-on, les autorités américaines détiennent sine die et sans jugement les personnes soupçonnées de terrorisme. R. I./Agences