Maintenant que les enfants scolarisés sont fixés sur leur avenir, leur esprit est concentré sur les vacances, synonymes de repos, joie, détente et loisirs. Néanmoins, tous ne profitent pas de cet arrêt des études, car certains issus de familles modestes sont contraints d'exercer une activité à même de leur permettre de gagner un peu d'argent afin de subvenir à leurs besoins et en cas de surplus, venir en aide à leurs parents qui se débattent dans des conditions sociales peu enviables. Cette catégorie d'enfants franchit non sans difficultés l'étape de transition et entre dans la vie active en exerçant en qualité de porteurs, agents de courses, plongeurs ou serveurs dans des cafés, des restaurants et autres établissements commerciaux. Les moins lotis s'adonnent à la cueillette ou à la vente des fruits de saison, où installent aux coins des rues des tables où son exposés cacahouettes, maïs, friandises et autres articles destinés à la (re) vente avec toutefois une marge de bénéfice, objectif de ces transactions. En opérant ainsi, ces enfants sont conscients qu'ils se dévalorisent aux yeux de leurs camarades plus nantis, mais cet effet n'est ressenti que lors des premiers jours, effacé par l'habitude, la motivation et la cruelle réalité des circonstances imposées. Et comme les grandes vacances coïncident avec l'été, une période caractérisée par une vague de chaleur qui sévit à Mascara, l'ambiance varie d'un camps à un autre, car comme à l'accoutumée, les enfants des riches se prélassent au bord de la mer au moment où leurs camarades moins chanceux suffoquent sous un soleil de plomb. Même l'unique piscine censée accueillir les badauds est fermée depuis plusieurs années en l'absence d'un adjudicateur ou de gérant puisqu'il s'agit d'un bien communal. Pourtant, l'eau ne manque pas dans la capitale de l'Emir et la clientèle est fort présente. A. B.