L'Algérie se dote d'une cellule de veille stratégique. Ce privilège revient à la Gendarmerie nationale qui a lancé un projet en ce sens. La première étape est déjà franchie avec la formation de dix officiers auxquels échoit cette mission de veille. Pour répondre aux besoins de l'institution dans ses missions et en matière de sécurité, il a été décidé de mettre en place cet outil moderne de “collecte” de l'information. La dizaine d'officier sera chargée de la recherche, de la gestion et du transfert de l'information “à valeur ajoutée”. En 2005, une petite cellule expérimentale a été montée pour répondre au besoin d'information et de sécurité. Elle a abouti à la mise en place du système d'identification Afis qui existe aujourd'hui sur tout le territoire national. Le système de veille a permis d'identifier une entreprise, la meilleure au monde, pour réaliser le système. Actuellement, la GN dispose de 200 stations à travers le pays. Cela permet également d'attirer les investissements étrangers. Evidemment, à la grande surprise, seule la Gendarmerie nationale impose l'application à la lettre de la loi sur les marchés. Il s'agit particulièrement de l'article exigeant de l'entreprise étrangère le réinvestissement en Algérie de 20 à 30% de son contrat. La procédure a été imposée à deux entreprises étrangères. L'une est chargée de la réalisation d'une entreprise de technologie et de maintenance des cartes mères, l'autre d'une usine de fabrication de puces électroniques. Celles-ci sont prévues pour les pièces d'identité et le passeport biométrique. “Nous voulons aller plus loin vers la formation des experts”, a indiqué le lieutenant-colonel Mezghiche. “C'est une mise à niveau avec les gendarmeries du monde qui ont des structures de veille”, dit-il. “C'est un radar plus sophistiqué pour scruter ce qui se passe dans le monde, de détecter le plus petit signal”, résume M. Damou responsable de Veil-Tech ce qu'est la veille. Son entreprise participe dans ce projet en collaboration avec le centre de recherche industrielle du Québec ainsi que M. Rabhi Salah expert international spécialiste en veille venu spécialement du Canada pour donner un coup de main. “Evidemment, j'ai répondu présent quand on m'a appelé pour identifier les meilleures pratiques pour installer la cellule”, dit ce dernier. Le centre, qui existe depuis 40 ans, a développé ses propres outils et méthodologies pour la gestion de l'information. Il a monté ces dernières années, 50 projets dans différents pays. En fait, ce projet n'a rien à voir avec le renseignement ou ce qui est appelé communément l'espionnage ou l'intelligence. La source d'information est publique, il s'agit du Web. La formation dispensée aux gendarmes leur permettra d'avoir accès à ce qui est appelé le Web invisible. Différents outils sont utilisés pour trouver des “cibles”, des sujets spécifiques. Cela passe bien entendu par la maîtrise de l'outil de recherche. La mission consiste en la gestion des sources d'information, des réseaux de contacts, des experts pour enfin l'orientation de l'information vers le centre de décision. Djilali B.