Ankara a averti, hier, qu'il pourrait envoyer des troupes dans le nord de l'Irak si les discussions avec les Irakiens et les Américains, prévues après les élections turques d'aujourd'hui, ne règlent pas le problème des rebelles kurdes basés dans le nord de l'Irak. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué avoir invité son homologue irakien Nouri El-Maliki à venir à Ankara après les législatives pour discuter de cette question. La Turquie ne supporte plus que les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan continuent à bénéficier d'un sanctuaire dans les zones kurdes du nord de l'Irak, bien que les Etats-Unis aient placé le PKK sur leur liste d'organisations terroristes. Elle accuse les Kurdes d'Irak d'aider les rebelles, en armes et en explosifs, et veut des discussions trilatérales pour régler cette question. “Nous allons leur demander de prendre toutes les mesures nécessaires, ou nous ferons ce qui est nécessaire”, a averti Erdogan sur la télévision Kanal-7, selon l'agence Anatolie. Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul, a lui aussi souligné qu'Ankara voulait neutraliser les rebelles. “Notre objectif n'est pas d'entrer en Irak mais de neutraliser l'organisation terroriste. Nous utiliserons notre droit (à l'autodéfense) tant que cette organisation continuera à frapper la Turquie”, a-t-il déclaré à la télévision TGRT. L'accroissement des attaques du PKK depuis le début de l'année a été l'un des thèmes de la campagne électorale, l'opposition accusant le Parti de la justice et du développement (AKP) d'Erdogan, en tête des sondages, de ne pas avoir une politique assez dure contre les rebelles. Deux rebelles kurdes du PKK ont été abattus vendredi par les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, lors de combats dans la province de Sirnak, riveraine de l'Irak et de la Syrie. R. I./Agences