RESUME : Fatia apprend à vivre sans sa fille à ses côtés. Si c'était possible, elle irait vivre à la cité. Djohar est bien soulagée. Depuis quelque temps, elle fréquente Samir. Ils s'entendent bien et ils ont des goûts communs… Pendant toutes les années où elle étudie la médecine, elle et Samir se sont vus chaque semaine. Leur relation a pris un tour plus sérieux. Ils envisagent de se marier même si le sujet n'a pas encore été abordé. Djohar ne s'imagine pas faire sa vie, avec un autre que lui. Elle redoute toutefois la réaction de sa mère qu'elle n'a pas mise au courant. Elle connaît son opinion sur le mariage en général. Et sur son mariage en particulier… Fatia ne veut pas qu'elle se marie au village et pour elle, elle voit tout en grand. Un Algérois serait l'homme idéal. Il aurait déjà sa propre villa, serait véhiculé en plus d'être directeur dans une entreprise étatique ou privée. - Je me demande pourquoi il n'aurait pas la sienne, émet Djohar qui trouve que sa mère exagère en exigeant tout le confort matériel. Comme ça, on sera sûres qu'on ne manquera de rien ! Pour ce qui est de la relation qu'on aura avec ce compte en banque… - C'est relatif ! Un homme qui a réussi socialement ne peut être qu'un bon mari et un bon gendre ! Il prendra soin de nous deux… - Et si ce n'est pas le cas, réplique la jeune fille. Qu'il soit bien socialement mais à la maison, qu'il soit un bourreau, cela ne t'a jamais traversé l'esprit ? - Non, ce n'est pas possible ! Samir est un avocat fraîchement sorti de l'université. Il n'a pas encore de cabinet, encore moins de villa et de voiture. Il travaille dans un cabinet et c'est à peine sept mille dinars qu'il perçoit en guise de salaire. Il n'a pas encore les moyens même de louer. - Ta vision des choses et la mienne sont différentes, lui dit-elle. D'ici quelques semaines, je sortirai avec mon diplôme ! Qui sait si j'aurais la chance de trouver du travail, tout de suite ! - Pourquoi pas ? Tu es débrouillarde, dit Fatia, très confiante. Tu vas te trouver un poste bien et un bon mari… - J'ai déjà quelqu'un, ose dire Djohar au risque de se quereller avec elle. - Comment ? Qu'est-ce que tu as dit ? l'interroge sa mère qui croit avoir mal entendu. - J'ai un ami… Fatia secoue la tête, n'en revenant pas. - Depuis quand ? - Un bon moment, répond Djohar sans préciser depuis quand, sachant qu'elle allait la mettre dans tous ses états. - Et tu comptais me le dire quand ? - Je voulais attendre le bon moment, dit la jeune fille. Je sais que mon choix te déplaira… Quand elle s'aventure à lui dire qui elle a pour ami, Fatia se met à crier après elle, la secouant, la frappant par moments. Ce, jusqu'à perdre connaissance. Djohar court chercher son oncle. Sa mère ne réagit pas. Elle regrette déjà ses aveux. Par sa faute, sa mère vient de faire une hyperglycémie… ADILA KATIA (à suivre)