Un millier de policiers et membres de la garde civile espagnole sont mobilisés contre les menaces liées au terrorisme islamiste, a déclaré le patron de la police et la garde civile, Joan Mesquida, dans une interview publiée hier par le journal El Mundo. “Nous sommes aujourd'hui plus préparés qu'il y a trois ans, date des attentats islamistes du 11 mars 2004 à Madrid, pour faire face au terrorisme islamiste”, assure le directeur général de la police et de la garde civile. “Nous avons environ mille policiers et gardes civils qui se consacrent plus particulièrement à combattre ce phénomène”, indique encore le responsable, ajoutant, à titre d'exemple, qu'aujourd'hui, la police compte cinquante traducteurs arabe/espagnol contre six il y a trois ans. Les mosquées sont l'objet d'une “surveillance spéciale” ainsi que “certains centres non officiels de culte parce que l'expansion de ce phénomène se produit tant dans les mosquées officielles que dans les lieux clandestins”. Les services de sécurité espagnols sont, depuis plusieurs mois, en alerte face à la menace du terrorisme islamiste. Dans un rapport établi en avril, les services secrets espagnols (CNI) affirmaient que la menace terroriste en Espagne était “élevée”, en raison des menaces précises formulées contre l'Espagne par la nébuleuse terroriste Al Qaïda. En avril, Al Qaïda Maghreb avait, dans un texte de revendication du double attentat d'Alger (33 morts, plus de 200 blessés), proclamé que l'Espagne devait passer dans le giron musulman, en raison de l'occupation maure d'une partie de la péninsule ibérique entre les VIIIe et XVe siècles. Après ces menaces, le gouvernement espagnol avait maintenu le niveau d'alerte à 2 sur un total de 3, ce dernier n'étant “activé qu'en cas de menace réelle et concrète”. “Nous sommes en ce moment au niveau d'alerte 2”, a confirmé hier M. Mesquida, ajoutant parallèlement que la police est particulièrement vigilante sur l'ETA depuis l'annonce de la fin du “cessez-le-feu permanent” du groupe indépendantiste basque, début juin. Malgré la récente multiplication des opérations policières, avec quatorze arrestations et la saisie de trois cents kilos d'explosif, l'ETA “fera tout son possible pour commettre un attentat”, estime M. Mesquida. R. I./Agences