«La menace terroriste contre la France existe et elle s'est renforcée ces derniers mois», a affirmé le patron de la DST, M.Pierre de Bousquet de Florian, dans une interview au quotidien Libération. Concernant d'éventuelles menaces chimiques ou bactériologiques, il indique que celles-ci sont prises au sérieux. «Nous nous trouvons aujourd'hui face à une internationale très mobile dont les membres se déplacent en permanence, presque toujours sous de fausses identités, avec des passeports de différentes nationalités européennes, ce qui entraîne pour nous de grandes difficultés de contrôle», a-t-il assuré. La menace ne vient pas forcément de cellules dormantes, explique-t-il, mais «d'individus dispersés qui ont été mis en relation à l'occasion de leur passage en Afghanistan, en ex-Yougoslavie ou dans le Caucase». Il met toutefois en garde contre le fait que c'est ce type de cellules qui a opéré contre des cibles en France (marché de Noël en 2000) et que «cela peut se faire en Europe». Par ailleurs, les pays européens se montraient vigilants, mais sans ostentation, à l'approche des fêtes de Noël, après le message imputé à Al-Qaîda qui menace de frapper «les croisés et les juifs» «Il faut tout simplement rester vigilant à l'approche de Noël», a déclaré récemment le ministre britannique de l'Intérieur, David Blunkett, dans un document détaillant les mesures prises face aux menaces terroristes, depuis les attentats du 11 septembre 2001. En Italie, des mesures draconiennes sont prises: vigiles en civil ou des systèmes de caméras et fouilles des bagages et colis suspects. En Belgique aussi, la chaîne de distribution Carrefour a renforcé le dispositif durant les fêtes. La police suédoise a évoqué une «attention particulière» pour les fêtes de Noël. Ses collègues polonais également ont doublé, cette année, à l'occasion des achats de Noël, la surveillance des grands magasins, hypermarchés et centres commerciaux . A Madrid, le ministère espagnol de l'Intérieur souligne que le dispositif antiterroriste est activé en permanence en raison de la menace représentée par les séparatistes basques de l'ETA. En Autriche, en Suisse et aux Pays-Bas, la police affirme n'avoir pas pris des mesures particulières, mais la mobilisation reste élevée depuis le 11 septembre. En outre, les Etats-Unis ont fait état jeudi d'une possible menace terroriste dans le sud-est de la Turquie, qui viserait des installations et des responsables américains. Le département d'Etat a indiqué, dans un communiqué, avoir reçu des informations «non confirmées et fragmentaires suggérant que des terroristes non identifiés pourraient mener une opération terroriste dans le sud-est de la Turquie».