Les services de sécurité auraient, par ailleurs, mis la main sur le groupe responsable de l'attentat à la bombe perpétré à la gare routière de Tizi Ouzou, le 6 juin dernier. L'opération militaire, lancée depuis maintenant 15 jours dans le massif forestier de Yakourène, où un groupe terroriste d'une soixantaine d'éléments a été encerclé, se poursuit toujours, mais de façon discrète tant les informations qui filtrent de cette région autour de laquelle l'ANP a dressé une véritable toile d'araignée se font chaque jour un peu plus rares. Après l'annonce des premiers résultats dont les plus positifs ont fait état de la neutralisation de 20 terroristes, puis de la destruction de casemates et la récupération d'un matériel sophistiqué d'envoi de vidéos à la chaîne Al-Jazeera, voilà que, curieusement, un black-out total entoure subitement cette offensive, sans doute la plus importante qu'a connue la Kabylie depuis le début du terrorisme. Que peut cacher ce silence des responsables en charge de l'opération ? C'est la question que se posent l'opinion locale et même nationale qui ont suivi avec une grande attention cette opération et qui n'ont pas manqué de constater une interruption dans l'information ces trois derniers jours. Selon des sources généralement bien informées, un virage important, nécessitant une discrétion totale, aura été amorcé au cours de cette opération. Etant désormais convaincus que l'étau qui s'est resserré sur eux, depuis le début de l'opération, ne leur laisse que le choix entre le suicide ou la reddition, comme d'ailleurs le leur ont promis les hauts responsables du pays qui se sont exprimés à ce sujet, les terroristes, en nombre important, ayant échappé à l'intense assaut donné par les forces de l'ANP au début de la deuxième semaine d'encerclement tentent de négocier, bien évidemment en position de grande faiblesse, leur reddition pour échapper à un suicide certain tant que les militaires déployés dans la région ont affiché une réelle détermination à en finir avec cet important groupe terroriste venu, pour rappel, semer encore une fois la mort en s'attaquant à la brigade de gendarmerie de Yakourène le 13 juillet dernier. Notre source n'a pas hésité d'ailleurs à supposer un lien entre les déplacements répétés de l'ex-n°2 du parti dissous, Ali Benhadj, à Yakourène où il est signalé plusieurs fois depuis mardi dernier, et la reddition de ce groupe où figure son fils Abd el-Qahar. Il est à noter que parallèlement à l'offensive militaire de Yakourène où la présence, fort nombreuse, des troupes de l'ANP renseigne, en dépit de la baisse, voire l'interruption des frappes terrestres et aériennes, sur la poursuite de l'opération, les services de la police mènent une opération à l'abri du tapage médiatique et toutes sortes de polémique, mais qui a donné un résultat non des moindres. Après l'arrestation des complices de l'assassinat du défunt P/APW de Tizi Ouzou, la police a procédé, selon des sources sûres, à l'arrestation des auteurs de l'attentat à la bombe perpétré à la gare routière de Tizi Ouzou le 6 juin dernier. C'était grâce à la caméra de surveillance placée dans les environs de la gare routière et qui a filmé les auteurs de l'attentat au moment du dépôt de la bombe derrière la loge des agents de sécurité que les auteurs ont pu être identifiés et arrêtés, a indiqué notre source qui précise que c'était l'arrestation de ces auteurs, au nombre de trois, qui a permis de démonter toute la filière et a conduit jusqu'à l'arrestation des complices de l'assassinat de Rabah Aïssat, qui seront présentés devant le magistrat du tribunal de Tizi Ouzou aujourd'hui. Samir Leslous