La visite du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, s'est achevée, hier à Beyrouth, sans résultat apparent. Le ministre des Affaires étrangère s'était rendu au Liban pour tenter de trouver une solution à la crise. Kouchner parle d'une éventuelle guerre civile si le blocage des institutions perdurait. “La solution est entre les mains des Libanais, je ne suis pas chargé d'un plan magique”, avait prévenu M. Kouchner dès son arrivée vendredi. Il a fait état avant-hier de “progrès”, mais a souligné que “tout n'est pas réglé, loin de là”. Le dialogue est rompu depuis le début de la crise, provoquée en novembre 2006 par la démission des six ministres pro-syriens. L'opposition ne reconnaît plus la légitimité du gouvernement de Fouad Siniora et réclame la formation d'un gouvernement d'union nationale. La majorité propose une solution associant, simultanément, la formation d'un nouveau gouvernement et la garantie de la part de l'opposition qu'elle assurera au Parlement le quorum nécessaire à l'élection présidentielle prévue à l'automne. Cette élection s'impose comme une échéance déterminante puisqu'en cas d'échec, le pays plongerait dans un dangereux vide institutionnel, l'opposition menaçant de former alors un second gouvernement. Les affrontements du Nord n'arrangent rien et enveniment la situation, a déclaré hier Michel Faraoun, député de la majorité. M. Kouchner a notamment rencontré le Premier ministre Fouad Siniora, le président du Parlement et Nabih Berri, une personnalité de l'opposition chiite, le chef de l'opposition chrétienne Michel Aoun et le chef de la majorité parlementaire Saâd Hariri. Il a également reçu deux représentants du Hezbollah, dont le ministre démissionnaire Mohamad Fneich. Après Beyrouth, Bernard Kouchner s'est rendu hier en Egypte pour poursuivre sa mission, où il a rencontré ses homologues égyptien et saoudien, Ahmed Aboul Gheit et Saud El-Fayçal, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Djazia Safta/Agences