Qualifiant la position du souverain marocain de “figée et d'intransigeante”, Mohamed Abdelaziz rejette catégoriquement la proposition de soumettre à référendum uniquement le plan d'autonomie de Rabat. àune semaine de la reprise du second round des négociations maroco-sahraouies, prévues les 10 et 11 août prochains à Manhasset, près de New York, sous l'égide des Nations unies, la tension est montée d'un cran entre les deux parties après le discours de Mohammed VI réaffirmant le refus du Maroc d'accepter un référendum proposant d'autres solutions que l'autonomie au Sahara occidental. En effet, dans sa réaction au discours de Mohammed VI, le chef de l'Etat sahraoui a estimé que “le roi du Maroc vient de confirmer, à la veille du deuxième round des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc, une position on ne peut plus figée et intransigeante concernant le conflit du Sahara occidental”. Pour le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), “le roi (...) veut s'arroger le droit de fixer unilatéralement les règles du jeu en imposant le cadre et la finalité des négociations”, alors que “l'Onu avait appelé à des négociations sans préalables”. Poursuivant son analyse du discours du monarque alaouite, Mohamed Abdelaziz dit que “ce que propose Rabat est un diktat que le peuple sahraoui ne saurait accepter, ni aujourd'hui ni demain”. Sur sa lancée, il ajoute : “C'est un diktat visant à pervertir un processus de décolonisation, à imposer une parodie de solution négociée et à transformer les Nations unies en une simple chambre d'enregistrement.” Prenant le soin de rappeler le contenu de la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, le chef du Front Polisario souligne : “L'autonomie ne peut être au plus qu'une option comme celle de l'indépendance, lesquelles doivent être soumises au choix démocratique et souverain du peuple sahraoui à travers un référendum d'autodétermination libre et transparent, organisé et supervisé par l'ONU.” À partir de là, le président sahraoui conclut par un appel à la communauté internationale, qu'il prend à témoin, que ce n'est pas le Front Polisario qui bloque le processus engagé par l'ONU. “Le Polisario prend à témoin la communauté internationale quant à la position intransigeante exprimée par le roi du Maroc qui menace d'anéantir les efforts méritoires déployés par le secrétaire général de l'Onu, son envoyé personnel, et par de nombreuses bonnes volontés à travers le monde”, avertit-il. Pour information, le Polisario rejette cette proposition et a réitéré le droit de la population sahraouie à l'autodétermination, tout en se disant seulement prêt à “tester la proposition marocaine dans le cadre d'un référendum organisé par l'ONU”. Pour rappel, le roi du Maroc a fermé la porte à toute possibilité de faire avancer les négociations entre les deux parties en annonçant que “la solution (...) à ce conflit artificiel est le projet d'autonomie consensuel sous la souveraineté du Maroc et rien d'autre que ce projet d'autonomie”. K. ABDELKAMEL