La barre de 100 milliards de dollars de réserves en devises pourrait être atteinte l'année en cours. Les signaux sont au vert. Grâce à la hausse actuelle des prix du pétrole, le baril du Brent de la mer du Nord tourne autour de 75-76 dollars, l'Algérie enregistrera en 2007 une série d'excédents financiers. Il est prévu des recettes exportations entre 55 et 57 milliards de dollars, estime un expert financier, et ce, si la tendance à la hausse des cours du brut se poursuit d'ici à la fin de l'année. Les recettes engrangées le 1er semestre suggèrent que les rentrées hydrocarbures seront au même niveau que l'année dernière, soit 54 milliards de dollars. Or, en ce mois de juillet, les prix du pétrole sont nettement supérieurs à la moyenne du 1er semestre. Si cette tendance se confirme, l'Algérie va vers un nouveau record en termes de rentrées en devises en 2007, soit au-dessus de la barre des 54 milliards de dollars (rentrées en devises tirées des exportations d'hydrocarbures en 2006). La barre des 100 milliards de dollars de réserves de change pourrait être atteinte fin 2007. Ce matelas avait atteint près de 78 milliards de dollars fin 2006. Par ailleurs, la dette extérieure est devenue insignifiante : un stock de 4 milliards de dollars en 2007. Le service de la dette ne représentera qu'environ 500 millions de dollars l'année en cours. En dépit de la hausse prévisible des importations, 12 milliards de dollars le 1er semestre, la balance des paiements enregistrera un solde positif (le surplus sera également important en 2007), entraînant une progression des réserves de change. En somme, le niveau de la hausse des prix du pétrole, l'accumulation de surplus financiers font que l'Algérie peut soutenir les dépenses liées au plan de relance : 140 milliards de dollars en cinq ans. En effet, le niveau des surplus au niveau du fonds de régulation, l'épargne publique en devises, suggère que même en cas de retournement des prix pétroliers, l'Etat peut assurer l'essentiel de l'investissement public prévu par le plan de relance en 2008 et 2009. Paradoxalement, l'impact de cette embellie financière de tant d'argent public dépensé n'est pas ressenti sensiblement par la population, renvoyant à des questions non encore réglées : d'efficacité et de qualité de la dépense, de capacité d'absorption. La problématique de la maîtrise des projets se pose toujours. Une telle contrainte constitue un défi au développement durable du pays. Réévaluations des coûts, retard, problèmes de faisabilité des études et de choix d'entreprises reportent la satisfaction des besoins d'une bonne partie de la population, appelant à des solutions structurelles urgentes. Dans ce contexte, la croissance attendue, 4% en 2007, paraît insuffisante pour réduire le chômage en particulier très élevé chez les jeunes. Elle est soutenue par la dépense publique et la tenue des prix du brut. L'essentiel, la sphère réelle ne semble pas suivre. Elle tarde à prendre le relais de l'investissement public. Les entreprises, vecteurs de croissance de richesses et de création d'emplois, attendent toujours de manière générale une sérieuse mise à niveau et un meilleur climat d'affaires pour pouvoir résister à la concurrence internationale. N. R.