En contemplant la ville de Batna, l'on ne peut qu'être impressionné par le vaste chantier à ciel ouvert entrepris par l'APC, aux fins d'améliorer le cadre de vie de la population. Mais ce beau tableau ne peut cacher, indéfiniment, le visage hideux qu'offre l'underground batnéen. Aujourd'hui, on vous dira que la ville de Batna est en train de perdre, un à un, ses plus importants atouts, disparus dans les méandres du laxisme et du laisser-aller des autorités concernées. Le constat est, en fait, déplorable et c'est l'insalubrité, sous toutes ses formes, qui est légion dans l'underground batnéen. Les sacs d'ordures entassées un peu partout, des canettes et bouteilles vides qui jonchent les coins de ruelles et lisières, sont depuis longtemps la seule image qu'offre la capitale des Aurès, aussi bien aux autochtones qu'aux visiteurs. Certaines artères sont même devenues des lieux de prédilection pour les animaux errants, donnant lieu à l'éventuelle prolifération de maladies contagieuses, la rage en l'occurrence. Pis, l'on assiste depuis quelque temps au retour “en force” des sangliers, notamment dans la région de Hamla, au nord-ouest de la ville, selon les témoignages de quelques habitants. Les quartiers de Bouakel, Douar Ediss, Sonatiba et Tamechit au sud de la ville, ne sont pas mieux lotis. Les habitants soulèvent, entre autres carences, l'irrégularité du ramassage d'ordures, auxquelles il faut ajouter l'absence de décharges publiques. “Les bennes à ordures passent parfois tous les quatre jours. Entre-temps, nos sacs d'ordures, qui s'entassent et grossissent à vue d'œil sont la proie de toutes sortes d'animaux”, explique un des habitant du quartier. À ces carences, s'ajoutent d'autres inconvénients, notamment dans les quartiers de Kechida et El Zemala où les petites ruelles ne permettent pas l'accès aux camions de ramassage des ordures. Alors que dans d'autres, en dépit de l'existence de décharges publiques, les ordures jonchent les allées. Pourtant, la municipalité a entamé une opération de nettoyage en prévision de la saison des grandes chaleurs. Il aura fallu juste deux mois pour que la saleté revienne. Cela étant, le problème environnemental numéro un, reste celui de l'oued qui traverse, d'un bout à l'autre, la wilaya de Batna, de Kechida à El Zemala en passant par le centre-ville. Il est devenu, en l'absence d'une réelle prise en charge, une décharge à ciel ouvert, en plus des eaux usées qui s'y déversent. Si les autorités ont à chaque fois promis aux habitants des quartiers avoisinants, qu'ils allaient prendre en charge l'assainissement de cet oued et si les associations pour la protection de l'environnement ont fait de même, il n'en demeure pas moins que rien n'y a été fait à ce jour. Lamia F.