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Tourisme à Timimoun : un aller simple
Le Gourara s'enfonce inexorablement dans le sable
Publié dans Liberté le 04 - 01 - 2005

À 19 h, heure du dîner, le restaurant de l'hôtel Gourara est fermé. Les touristes, c'était hier…
On avait cru au boom, au grand retour des touristes. C'était il y a une année. L'année bénie de la fameuse escale de la fondation Déserts du monde et du festival cinématographique baptisé Cannes junior. Près d'un millier d'étrangers avaient en effet écumé l'oasis rouge une dizaine de jours durant. La fête fut totale au grand bonheur d'une population avide d'exotisme. De touristes tout simplement. Mais c'était il y a une année.
Aujourd'hui, le tableau de bord décline une grosse inquiétude. L'inquiétude de voir la destination Timimoun boudée par les amateurs des fêtes de fin d'année. Et ce n'est guère la faute de “Lala Mimouna” comme elle est si bien chantée par Alla. Le formidable essor de 2003 n'a malheureusement pas été capitalisé par les autorités locales qui ne semblent pas conscientes du danger du tarissement de cette unique source de vie qu'est le tourisme.
Le marathon des dunes organisé par l'association Sporting Management, qui a pris ses quartiers pour la troisième fois dans cette oasis, plus exactement à Tinerkouk (60 km de Timimoun), a tenté de réanimer l'ambiance. Pas moins de 650 athlètes, dont 250 étrangers — des Français, notamment — se sont donné rendez-vous à Tinerkouk pour aller courir derrière ce paysage pittoresque et ses dunes envoûtantes. Une bonne partie d'entre eux y revient pour la troisième fois redécouvrir ce parc à ciel ouvert qui vous happe dès que vous mettez les pieds à Timimoun. Les nouveaux invités, eux, poussent joyeusement des cris extatiques devant ce fabuleux décor. “C'est super !” ; “C'est génial !” ; “Mon Dieu !” Des exclamations poussées instinctivement par beaucoup d'étrangers traduisent à elles seules cette relation fusionnelle entre Timimoun et ses hôtes. Pour un salut de bienvenue, les marathoniens ne pouvaient espérer mieux. La fête pouvait alors commencer depuis l'aéroport de Gourara jusqu'au fort de Tinerkouk, sur une route rectiligne qui coupe l'immensité sablonneuse.
Bienvenue à Tinerkouk, bienvenue en enfer… Chauffés par les beaux paysages qu'ils venaient de contempler, les malheureux athlètes sont surpris par une terrible vague de froid. Un vent fort fouette rageusement les visages rougis des étrangers qui sont allés précipitamment rejoindre leurs tentes de fortune. Quatre degrés en dessous de zéro affiche le mercure ce soir à Tinerkouk. Fausse note déjà pour ces sportifs qui doivent s'échauffer sous une tente… glaciale, en attendant le grand rendez-vous du lendemain.
Mais qu'importe, l'impressionnant décor qui s'offre à leurs yeux vaut bien quelques frissons.
Un marathon à petites foulées
Et au commencement, un faux départ. Les quelque 600 athlètes ont dû écourter la distance reliant le point de départ à partir du fort de Tinerkouk jusqu' à l'arrivée à la localité de Fatis. Ayant emprunté un raccourci, les premiers marathoniens ont faussé la course, ce qui a poussé les organisateurs à annuler l'étape. Quelques-uns n'ont pas caché leur colère. Une colère qui a trouvé un exutoire devant le réfectoire du lycée Mohamed-Cherif-Messâadia où les athlètes exténués ont fait le pied de grue pendant plus d'une heure avant de voir la porte enfin s'ouvrir. Les étrangers sont bien sûr les plus bruyants. Certains, scandalisés, jurent de ne plus revenir. Le restaurant a donc servi de lieu de défoulement. Il faut dire que l'organisation a connu un grand cafouillage par rapport aux éditions précédentes. Même les habitués du marathon n'ont pas mâché leurs mots face au traitement auquel ils ont eu droit. Depuis le premier jour jusqu'à la fin de la manifestation, les organisateurs et les athlètes étrangers — des Français notamment — se regardaient en chiens de faïence.
Ces derniers se plaignaient à juste titre de l'absence d'animation et du non-respect des horaires des repas. Les autorités, elles, étaient étrangement absentes. Pourtant elles auraient pu pallier les lacunes au niveau de l'organisation et de la logistique. Le wali d'Adrar a fait un tour au fort de Tinerkouk et s'en est allé sans même dire un mot à ses invités en tant que premier responsable de la région. Or, l'année dernière il a été aux petits soins avec les invités de Cherif Rahmani lors de l'inauguration du Bordj Tinerkouk et même à Timimoun. Pis encore, l'équipe nationale de 1982, qui devait donner la réplique au club local de Tinerkouk dans un match gala, a été curieusement détournée à… Adrar. Les coéquipiers de Menad et Zidane ont dû en effet céder aux desiderata du wali qui les a emmenés 290 km plus loin de la misère de Tinerkouk. Or, ces joueurs de la glorieuse équipe nationale étaient venus justement faire plaisir aux jeunes de Tinerkouk, comme cela avait été prévu par M. Rezkane de Sporting Management en marge du marathon. Ils avaient également prévu des actions humanitaires en direction de la population de Tinerkouk pour le compte de l'Unicef.
Seul le maire…
Ces joueurs sont malheureusement repartis comme ils étaient arrivés, c'est-à-dire furtivement. En désespoir de cause, les journalistes chargés de la couverture du marathon ont improvisé un match de foot contre l'équipe locale, frustrée de ne pas jouer contre les camarades de Djamel Menad. Le chef de daïra, lui, s'était complètement effacé comme si la cause ne l'intéressait pas. Seul le président de l'APC de Tinerkouk, Boulghiti Mohamed, s'est véritablement impliqué dans l'organisation en se démenant matin et soir pour régler les problèmes d'hébergement et de transport. Les autorités ici semblent vouloir en finir avec ce marathon devenu peut-être encombrant. Pour les étrangers, la cause était bien entendue : il fallait profiter au maximum des beaux paysages et faire abstraction des anomalies et mauvaises surprises constatées. Et,ils ont fait contre mauvaise fortune bon cœur pour ne pas regretter leur séjour dans le Sud algérien. Ils ont alors couru et foulé des kilomètres de sable pour rallier Tabelkoza, Fatis et la zaouïa Debagh. La majorité se harnache de tout un attirail électronique histoire d'allier sport et tourisme. Certains n'hésitent pas à sortir, en pleine course, les appareils photo et les caméscopes pour zoomer sur ces étendues de sable à perte de vue. D'autres prennent plaisir à marcher. Tous ont le même jugement : c'est extraordinaire !
A Tinerkouk et Timimoun cette année, tout est austère, sauf la population et le paysage. Le seul lieu, sans doute, qui échappe à ce tableau sombre est incontestablement l'aéroport de Timimoun où les touristes ont trouvé confort et bon accueil. Cette structure gérée par M. Mourad Ammouche, un jeune directeur qui ne dépasse pas 31 ans, a fait honneur à l'EGSA Ouest et à la ville de Timimoun. Les marathoniens s'y sont vraiment sentis à l'aise tant les employés étaient aux petits soins avec eux. Cette bonne note suffira-t-elle pour les voir revenir une autre fois ?
Tinerkouk, un îlot de misère
Le fait d'avoir planté le décor du marathon à Tinerkouk — lieu où l'on emmagasine les dattes — n'est pas fortuit. Les organisateurs voulaient réanimer un tant soit peu une région qui sommeille à longueur d'année. Cette région de 15 000 âmes semble oubliée des dieux et des hommes. Située à 65 km de Timimoun et à… 290 km du chef-lieu de wilaya d'Adrar, Tinerkouk s'enfonce dans le sable et dans la misère. Ici, le chômage n'a pas de taux. Pour la simple raison que personne ne travaille. Le maire, M. Boulghiti, confirme lui-même cette triste réalité. Mis à part quelques chanceux qui possèdent des palmiers, le reste, tout le reste erre sans but en l'absence d'usines et de structures d'emploi des jeunes. Le tourisme, qui est la vocation première des unités industrielles de la région, est à l'abandon. “On doit leur apprendre d'abord à tenir un café avant de pouvoir gérer un hôtel !”, lance ironique le P/APC. Cette contrée boudée par les ministres jusqu'aux inondation de mai dernier est un exemple de dénuement. Pas moins de 623 familles sont encore sinistrées et ne peuvent restaurer leurs maisonnettes en “tob”. Ici, le plan de relance économique n'a aucune existence matérielle. Pas de projet, pas d'infrastructure et pas d'action sociale tant la municipalité ne possède strictement aucune ressource. Même les locaux destinés aux jeunes conformément à la décision de Bouteflika ne sont pas encore construits. Tinerkouk attend également le début des travaux de la route qui devrait la relier à El-Bayadh sur 350 km. Ce projet qui devrait désenclaver la localité est encore à l'étude, selon le maire.
H. M.


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