Alors qu'aucune avancée n'a été enregistrée dans la position de Rabat lors de l'ouverture vendredi de la deuxième série de négociations avec les Sahraouis à Manhasset, près de New York, une source onusienne affirme que les discussions se poursuivront avant la fin de l'année 2007. La première journée du second round des négociations maroco-sahraouies, vendredi, n'aura pas permis à l'envoyé personnel du secrétaire général sur la question, Peter van Walsum, de faire avancer les choses. Le seul fait nouveau serait l'engagement des deux parties à poursuivre le dialogue à l'occasion d'un autre rendez-vous, qui devrait avoir lieu au même endroit au début du mois d'octobre ou au plus tard en décembre de l'année en cours, selon un responsable de l'ONU. Ceci étant, le Maroc s'accroche toujours à sa proposition d'autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, qui “reste la voie judicieuse vers la paix des braves”, selon les propos de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur et chef de la délégation marocaine lors de la cérémonie d'ouverture. Cette “paix des braves” à la marocaine ne se réalisera, d'après le chef de la délégation du Maroc, qu'à travers l'autonomie, laquelle “offre une plate-forme consensuelle préservant la dignité de tous, ne faisant ni vainqueur ni vaincu”. En plus clair, Rabat veut une reddition pure et simple du Front Polisario, qui rejette toujours la proposition marocaine, et réclame l'indépendance du Sahara occidental à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination Brandissant toujours la menace du terrorisme, Chakib Benmoussa a affirmé que la région du Sahel est “en passe de devenir un espace du terrorisme international”. Reprenant les arguments du souverain alaouite lors de son discours à l'occasion de la fête du trône, dans lequel il avait évoqué la “balkanisation de l'Afrique”, le ministre marocain a souligné que les groupes terroristes dans cette région “ont mis à profit la désunion des rangs maghrébins (...) Et menacent non seulement la stabilité des pays du Maghreb arabe, mais aussi la sécurité de plusieurs pays européens”. Quant à l'envoyé personnel du Secrétaire général sur la question, Peter van Walsum, il a rappelé aux parties que le Conseil de sécurité attendait des négociations “productives et de bonne foi”. Il n'a pas manqué d'ajouter : “J'espère que vous maintiendrez la même ambiance positive qui a caractérisé la première phase des discussions.” Tout en insistant, néanmoins, sur le fait qu'“une bonne ambiance n'est pas tout”. Pour information, la délégation du Front Polisario est conduite par l'un de ses dirigeants, Mahfoud Ali Beiba. Les négociateurs marocains et sahraouis se sont réunis vendredi en plénière, avant que Peter van Walsum n'ait des entretiens séparés avec chacune des quatre délégations. Cela étant, les responsables onusiens sont conscients des difficultés qui peuvent entraver les négociations, comme l'a indiqué un d'entre eux. “C'est un processus long et laborieux. Il faut amener les deux délégations à ne pas simplement s'en tenir à des propositions de principe, mais à envisager de mettre sur la table, pour peut-être les prochaines rencontres, des questions touchant directement au futur statut de Sahara Occidental”, avait déclaré vendredi un des responsables du Département politique des Nations unies. Une chose est sûre, l'ONU est déterminée à saisir cette occasion pour trouver une solution à ce conflit, selon le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Lynn Pascoe, qui avait déclaré, en juin dernier, lors du premier contact entre les deux parties que “le temps est venu pour trouver une solution”. “Les facilitateurs onusiens ne veulent pas voir se rééditer la première consultation de juin. Ils veulent que les choses évoluent et que les deux parties en conflit entrent dans le vif du sujet, quitte à fixer d'autres rendez-vous pour approfondir tel ou tel thème”, ajoute la même source. K. ABDELKAMEL