Au menu des discussions, qui ont repris en l'absence des responsables londoniens, certains aspects techniques de la plate-forme des revendications qu'oppose le syndicat au plan social mis en branle à son insu. Contre toute attente, alors que le mot d'ordre de grève générale est maintenu pour le 22 août prochain, les négociations entre le syndicat et la direction générale du complexe Arcelor Mittal d'Annaba ont repris mercredi après-midi et se sont poursuivies tout le week-end. Au menu de ces discussions, qui se sont déroulées en l'absence des responsables londoniens, certains aspects techniques de la plate-forme des revendications qu'oppose le syndicat au plan social mis en branle à son insu. Ceci en attendant l'arrivée à Annaba, au plus tard mardi prochain, d'une autre délégation de hauts responsables dirigée, cette fois-ci, par le vice-président du groupe LNM, Frank Pannier. L'initiative de la tenue de cette rencontre viendrait de M. Kumar, le P-DG d'Arcelor Mittal Annaba, lequel compte atténuer la situation explosive qui règne au sein du complexe depuis l'annonce du préavis de grève mardi dernier. Deux des plus proches collaborateurs de M. Kumar, à savoir le directeur des ressources humaines et le directeur des opérations du complexe, ont donc été désignés pour prendre langue avec les représentants des travailleurs et le député syndicaliste Aïssa Menadi. Cette réunion non-stop de 72 heures aura permis, selon le syndicat, de “déblayer le terrain” à une autre délégation de négociateurs que le groupe compte dépêcher sur le site au plus tard le 21 août prochain, soit un jour avant la date fixée pour le déclenchement du mouvement de grève. Contacté par téléphone, le secrétaire général du syndicat indique que les travaux en cours ont porté essentiellement sur les points litigieux sur lesquels les responsables locaux peuvent en toute liberté se prononcer et auxquels ils disent être en mesure d'apporter des solutions. “Nous avons accepté de revenir à la table des négociations parce que nous avons affiché, d'emblée et depuis le début du conflit, notre bonne volonté de dialoguer avec l'employeur. S'il y a une possibilité de désamorcer la crise sans heurts, nous la saisirons sans hésiter”, affirme-t-il. Et d'ajouter : “Le P-DG d'Arcelor Mittal Annaba nous a assuré que les problèmes liés à l'application de la convention collective dans certains domaines peuvent être solutionnés sans l'aval de la direction de Londres. Nous avons accepté de jouer le jeu et y travaillons pour avancer en attendant la suite des événements.” Plus précis, M. Kouadria évoquera les revendications relatives à l'avancement, la promotion, la formation et le transfert technologique contenues dans le mémorandum en 10 points adressé à l'employeur, en rappel des différentes conventions et accords conclus avec le partenaire indien depuis son installation en Algérie, en 2001. Toujours selon le représentant du conseil syndical, les dossiers dits “sensibles” tels que les volets organigramme et retraite, auraient été laissés à l'appréciation des émissaires du groupe attendus pour mardi prochain. Ces derniers auront à leur tête, cette fois-ci, Frank Pannier, qui est le vice-président du groupe LNM, dont fait partie le géant Mittal. Les syndicalistes le connaissent bien puisqu'il a dirigé les négociations d'octobre 2003. M. Pannier, qui passe pour être un homme de confiance de Lakshmi Mittal en personne, serait porteur de recommandations importantes de celui-ci quant à l'avenir du complexe sidérurgique de Annaba. C'est du moins ce qui se dit au niveau du complexe sidérurgique d'El Hadjar, où la tension, qui était des plus vives à l'approche de la date fixée pour le déclenchement de la grève, est tombée d'un cran avec l'annonce de la reprise des négociations. Malgré ce bémol à la crise latente, les syndicalistes se disent sur le qui-vive et affirment que la mobilisation des travailleurs, en prévision d'un débrayage à la date annoncée, est plus que jamais d'actualité… A. ALLIA